Actualités en onco-urologie
Barcelone, 27 septembre - 1er octobre 2019
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TROPHY-U-01: sacituzumab govitécan dans les cancers urothéliaux métastatiques
Le traitement des carcinomes urothéliaux (CU) constitue un défi au-delà du doublet avec sels de platine, avec des taux de réponse compris entre 5 et 15 % pour la chimiothérapie. Les anticorps conjugués à un cytotoxique (ADC), bien connus dans le cancer du sein, ont fait leur apparition dans les carcinomes urothéliaux avec l’enfortumab vedotin antinectine-4 couplé au MMAE permettant 44 % de réponse objective chez des patients lourdement prétraités (1). Le sacituzumab govitécan (SG) est un nouvel anticorps monoclonal humanisé anti-Trop-2, conjugué au SN-38, molécule apparentée à l’irinotécan. Trop-2 est un antigène de surface fortement exprimé dans le CU. Le SG se distingue des autres ADC par un ratio drogue cytotoxique/Ac élevé et une libération du SN-38 dans les cellules tumorales exprimant Trop-2 mais aussi dans le microenvironnement tumoral. Dans une étude de phase I/II multitumeurs (IMMU-132-01), le SG montrait une activité intéressante chez 45 patients lourdement prétraités, avec 31 % de réponse objective et un profil de toxicité acceptable (neutropénie et fatigue). TROPHY-U-01 (NCT03547973) est une étude de phase II évaluant le SG administré en i.v. à la dose de 10 mg/kg J1-J8 toutes les 3 semaines chez des patients atteints d’un CU métastatique répartis dans 2 cohortes : en post-platine et post-inhibiteur de checkpoint (ICP), sans limite de ligne (cohorte 1) et chez des patients inéligibles aux sels de platine et progressant sous ICP (cohorte 2). Les résultats rapportés ce jour étaient l’analyse intermédiaire de la cohorte 1. L’objectif principal était le taux de réponse objective.
35 patients étaient inclus, tous ECOG PS 0-1, 23 % avaient des métastases hépatiques, 69 % avaient reçu au moins 3 lignes antérieures et 83 % avaient 0 ou 1 facteur de risque (classification de Bellmunt). Après un suivi médian court de 4,1 mois, le taux de réponse objective était de 29 %, dont 6 % de réponse complète. Il faut noter que 57 % des patients étaient en cours de traitement, et que 8 réponses sur 10 étaient en cours à la date de cut-off. Sur le plan de la tolérance, on notait 55 % de neutropénies de grade 3-4, 11 % de neutropénies fébriles (9 % de grade 3), 57 % de diarrhée (6 % de grade 3) et 54 % de fatigue (6 % de grade 3). Aucune neuropathie de grade 3-4 n’était notée, mais celles de grade 0-2 n’étaient pas rapportées par l’orateur. Trois patients avaient arrêté le traitement pour une toxicité liée au traitement, et aucun décès relié n’était noté.

