Édition virtuelle, 16-21 septembre 2021
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177Lu-PSMA-617 dans le cancer de la prostate résistant à la castration : données de qualité de vie de l’essai VISION
L’essai VISION a propulsé la radiothérapie interne vectorisée comme nouveau standard thérapeutique dans le cancer de la prostate résistant à la castration, le 177Lu-PSMA-617 apportant un bénéfice en survie globale comparativement à une 2e ligne d’hormonothérapie de nouvelle génération (HTNG), avec une réduction du risque de décès de 38 % [1].
Les données de qualité de vie et de tolérance ont été présentées lors de cet ESMO, et confirment le bénéfice du 177Lu-PSMA-617 sur l’ensemble des critères. Il existe en effet un allongement du temps avant détérioration de la qualité de vie (questionnaire FACT-P, HR = 0,46), avant aggravation des douleurs (BPI-SF, HR = 0,45), et avant survenue d'un événement osseux symptomatique (HR = 0,50).
Le profil de tolérance est désormais connu, avec la fatigue (49 %), les nausées et vomissements (39 %), et la sécheresse buccale (39 %) plus fréquents avec la radiothérapie interne vectorisée par 177Lu-PSMA-617. On notera également des anomalies hématologiques plus fréquentes, là encore en lien avec le mécanisme d’action du traitement, avec des cytopénies de grade 3 ou 4 survenant chez 23 % des patients.
Le rapport bénéfice/risque est donc favorable et cela permet aux cliniciens d’envisager sereinement l’intégration de cette nouvelle classe thérapeutique dans la pratique clinique.
À ce stade, le défi reste désormais de bien définir la place du traitement par 177Lu-PSMA-617 par rapport au cabazitaxel, une chimiothérapie prolongeant elle aussi la survie après docétaxel et HTNG. En effet, moins de 50 % des patients inclus dans VISION avaient préalablement reçu ce traitement, ce qui ne nous permet pas encore d’aboutir à une conclusion formelle. Même si l’essai de phase II TheraP nous donne quelques éléments de réponse, le 177Lu-PSMA-617 améliorant le taux de réponse biochimique par rapport au cabazitaxel [2], la meilleure séquence thérapeutique pour la survie globale reste encore à déterminer.

Références
1. Sartor et al. NEJM 2021.