Paris, 9-13 septembre 2022
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Belzutifan + cabozantinib dans le cancer du rein métastatique en 1re ligne : de très beaux résultats préliminaires
Le facteur de transcription HIF-2a est activé de manière constitutive dans le carcinome rénal à cellules claires (RCC) et est un facteur de transcription de multiples voies oncogéniques, incluant le VEGF, régulateur clé de l’angiogenèse. Le belzutifan (BELZ), un inhibiteur du HIF-2α, a montré une activité antitumorale intéressante et une tolérance favorable dans le RCC métastatique (RCCm) fortement prétraité et chez des patients avec une maladie de von Hippel-Lindau (VHL) (Srinivasan R et al., LBA69). Le cabozantinib (CABO), un inhibiteur multikinase qui cible le VEGF, est approuvé en monothérapie pour le traitement du RCCm en 2 ou 3e ligne, et en combinaison avec le nivolumab en 1re ligne.
L'étude de phase II LITESPARK-003 a évalué la combinaison BELZ + CABO chez des patients atteints d'un RCCm en 1re ligne de traitement (cohorte 1). Les patients naïfs de traitement atteints d’un RCCm ont reçu du BELZ 120 mg/j et du cabozantinib 60 mg/j. Le critère d’évaluation principal était le taux de réponse objective (TRO) confirmée selon RECIST v1.1, évalué par les investigateurs.
Sur les 35 patients recrutés dans la cohorte 1, 10 (29 %) ont interrompu le traitement ; l’âge médian était de 64 ans, la plupart avaient un PS-ECOG 0 (60 %), et un risque IMDC favorable (60 %). Le suivi médian était de 14 mois (0,2-33,0).
Le TRO confirmée était de 57 % (2 RC, 18 RP) et 13 (37 %) patients avaient une maladie stable (figure).
Selon la catégorie de risque IMDC, le TRO était de 62 % chez les 21 patients à risque favorable et de 50 % chez les 14 patients à risque intermédiaire/défavorable.
Le temps avant réponse était de 1,9 mois et la durée médiane de réponse, de 28,6 mois (de 1,7+-28,6). La médiane de survie sans progression (SSP) était de 30,3 mois (IC95 : 9,4-NA), avec un taux estimé à 12 mois de 67 %. La médiane de la survie globale (SG) n’était pas atteinte.
Chez tous les patients, les effets indésirables liés au traitement (EILT) de tous grades les plus fréquents étaient l'anémie (n = 25 ; 71 %) et la diarrhée (n = 25 ; 71 %). Des EILT de grade 3 sont survenus chez 13 patients (37 %), le plus souvent de l’hypertension (n = 4 ; 11 %) et de la fatigue (n = 3 ; 9 %). Il n’y a pas eu d’EILT de grade 4 ou 5. Seul 1 patient (3 %) a arrêté le CABO en raison d’un EI (abcès abdominal), contre aucun pour le BELZ.
Très bons résultats pour cette association BELZ + CABO en L1 de RCCm, qui semble faisable sans toxicité rédhibitoire, et qui procure une efficacité notable, comparable à celle des associations anti-PD-1 + ITK anti-VEGFR (SSP même largement supérieure). Cependant, attention aux comparaisons indirectes car il s’agit ici d’une toute petite cohorte, dans laquelle 60 % des patients avaient un IMDC favorable, particulièrement sensible à l’inhibition de l’angiogenèse.
Étonnamment, il ne semble pas prévu d’essai de plus grande ampleur évaluant cette combinaison, puisque le partenaire actuellement à l’étude en association avec le BELZ est plutôt le lenvatinib (LENV), chez les patients prétraités versus CABO (NCT04586231) ou en 1re ligne (BELZ + PEMB + LENV, NCT04736706).