Paris, 9-13 septembre 2022
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La combinaison pembrolizumab-lenvatinib pleine de promesses dans le carcinome rénal papillaire
À l’opposé du carcinome rénal à cellules claires métastatique (ccRCCm), les patients atteints de formes non à cellules claires (nccRCC) disposent de peu d’options thérapeutiques, et la monothérapie par un inhibiteur de tyrosine kinase (ITK) anti-VEGFR reste la règle en 1re ligne (L1). La combinaison lenvatinib (LENV)-PEMB a récemment montré une efficacité sans précédent en L1 dans le ccRCCm dans l’étude KEYNOTE-581/CLEAR (cf. brève Porta C et al., abstr. 1449MO).
KEYNOTE-B61 est une étude de phase II monobras évaluant PEMB + LENVA en L1 chez des patients atteints de nccRCCm. Les patients naïfs de traitement recevaient PEMB 400 mg i.v. toutes les 6 semaines jusqu’à 18 cycles (2 ans) + LENV 20 mg/j p.o. Le critère d’évaluation principal était le taux de réponse objective (TRO) confirmée, selon RECIST v1.1 par revue centralisée. L’efficacité présentée a concerné les patients ayant un suivi minimal de 24 semaines.
147 patients ont été inclus, 82 ont eu un suivi ≥ 24 semaines, 39 % avaient un risque IMDC favorable, 62 % avaient un variant papillaire, 18 %, un chromophobe.
Parmi ces 82 patients évaluables, le TRO était de 47,6 % (IC95 : 36,4-58,9) incluant 3 (3,7 %) réponses complètes (RC). Le taux de contrôle de la maladie (DCR) était de 79,3 % (IC95 : 68,9-87,4). La durée médiane de réponse n'était pas atteinte (1,4+-7,2+ mois). Dans les groupes de tumeurs papillaires et chromophobes, le TRO était de 52,9 et 13,3 %, respectivement (figure).
Avec un suivi médian de 8,2 mois, à 6 mois, le taux de survie sans progression (SSP) était de 72,3 % (IC95 : 60,7-81,0) et le taux de survie globale (SG), de 87,8 % (IC95 : 78,5-93,2).
Dans l’ensemble de la population (n = 147), des effets indésirables liés au traitement (EILT) de tous grades sont survenus chez 86,4 % des patients, le plus souvent une hypertension (n = 71 ; 48,3 %), une diarrhée (n = 37 ; 25,2 %) et une hypothyroïdie (n=37 ; 25,2 %). Des EILT de grade 3-4 sont survenus chez 34,7 %. Aucun décès toxique n’a été à déplorer.
Même si l’association PEMBRO + LENV semble avoir une efficacité moindre dans les nccRCm que dans les ccRCCm, les résultats sont tout à fait prometteurs en comparaison avec la monothérapie par ITK anti-VEGFR (sunitinib TRO : 4 %, cabozantinib TRO : 23 % [1]). Ils sont de plus comparables avec ceux de l’association cabozantinib-nivolumab récemment évaluée chez 47 patients atteints d’un nccRCC en L1 (TRO : 48 %, 47 % dans les tumeurs papillaires, et 0 dans les chromophobes) [2]. Enfin, l’association semblait moins toxique dans cette petite cohorte que chez les patients atteints de ccRCC [3].
Un suivi prolongé permettra de confirmer ces données.
Références
1. Pal SK et al. Lancet 2021.
2. Lee et al. J Clin Oncol 2022.
3. Motzer R et al. NEJM 2021.