European Thyroid Association
Budapest, 7-10 septembre 2019
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Le lenvatinib cible la mauvaise vésicule
Le lenvatinib, inhibiteur de tyrosine kinase, est utilisé dans les cancers thyroïdiens réfractaires de souche vésiculaire depuis les résultats positifs de l’étude de phase III SELECT (1). Lors du congrès de l’ETA, plusieurs présentations ont permis de mieux préciser son efficacité et sa tolérance en “vraie” vie. À partir d'une série de 84 patients traités par lenvatinib, entre 2012 et 2018, l’équipe italienne de Pise rapporte la survenue chez 11 (13,1 %) de leurs patients d’une atteinte de la vésicule biliaire sous la forme de cholécystite aiguë. Cette complication, non décrite jusqu’à présent, est survenue en moyenne 3 mois (intervalles de 2 à 74 mois) après l’instauration du traitement. Pour 10 des 11 patients, il existait une dilatation de la vésicule, associée chez 5 patients sur 10 à de la boue biliaire, et chez 4 patients sur 10 à des calculs. Cette complication était symptomatique pour 6 des 11 patients (54,5 %) ; 6 patients ont dû être opérés. Pour les autres, la symptomatologie s’est amendée par une réduction de dose, faisant suggérer un lien de causalité. Il est étonnant que cette complication, non rare dans cette série, n’ait pas été rapportée au préalable.
Dans tous les cas, ce travail pose la question d’un examen de référence avant la prescription de lenvatinib afin de vérifier la non-préexistence de pathologie biliaire. Par ailleurs, il faudra penser à cette éventuelle complication, peut-être méconnue à l’heure actuelle, chez un patient symptomatique au niveau digestif ou fiévreux.
Référence :
1. Schlumberger M et al. Lenvatinib versus placebo in radioiodine-refractory thyroid cancer. N Engl J Med 2015;372(7):621-30.