European Thyroid Association
Budapest, 7-10 septembre 2019
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Pancréatite aiguë sous antithyroïdiens de synthèse : du mythe vers la réalité ?
La pancréatite aiguë fait partie des complications rarissimes des antithyroïdiens de synthèse (ATS) (1). Six cas ont été rapportés dans la littérature (2), mais une étude récente cas-contrôle à Taïwan n’a pas montré de lien entre l’utilisation du méthimazole (MMI) et le risque de pancréatite aiguë (3). Malgré tout, l’Agence européenne du médicament (EMA) contre-indique certains ATS en cas d’antécédent de pancréatite aiguë. Ces discordances ont conduit une équipe danoise à réaliser une étude cas-contrôle à partir de leur registre national, incluant des patients suivis entre 1995 et 2018. Ils ont pu identifier 118 649 patients ayant utilisé un ATS, 103 825 pour le méthimazole, et 14 824 pour le propylthiouracile (PTU). Parmi les 43 580 patients atteints de pancréatite aiguë, 0,5 % (n = 226) et 0,04 % (n = 19) prenaient respectivement du MMI ou du PTU. L’association était significative uniquement pour le MMI, avec un risque relatif de 1,51 (IC95 : 1,12-2,02) à 3 mois et de 2,02 (IC95 : 1,50-2,78) à 6 mois. Cette association ne semble pas liée à la dose prise à un moment donné ou cumulée.
Les recommandations de l’EMA sont donc à suivre pour le MMI en cas d’antécédent de pancréatite, cette complication semble aussi rare que l’agranulocytose, elle peut survenir à la réintroduction du médicament. Le mécanisme physiopathologique reste inconnu.
Références
1. Cooper DS. Antithyroid drugs. N Engl J Med 2005;352(9):905-17.
2. Agito K, Manni A. Acute Pancreatitis Induced by Methimazole in a Patient With Subclinical Hyperthyroidism. J Investig Med High Impact Case Rep 2015;3(2):2324709615592229.
3. Lai SW et al. Use of methimazole and risk of acute pancreatitis: A case-control study in Taiwan. Indian J Pharmacol 2016;48(2):192-5.