European Thyroid Association
Budapest, 7-10 septembre 2019
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Troubles psychiatriques et hyperthyroïdie : qui de l’œuf ou de la poule... ?
Le rôle des hormones thyroïdiennes sur plusieurs neurotransmetteurs (sérotonine et noradrénaline) est bien connu. De nombreuses études ont tenté d’établir un lien entre hyperthyroïdie et pathologies psychiatriques, et la plupart mettent en évidence une relation entre les 2, mais elles comportent de nombreux biais méthodologiques, dont notamment une absence de distinction entre la maladie de Basedow (MB) et le goitre multinodulaire toxique (GMT) qui présentent pourtant des différences majeures en termes de mécanisme physiopathologique et de profil de patients. L’étude danoise présentée ici a consisté à analyser, à partir de plusieurs registres nationaux, l’association entre troubles psychiatriques d’une part et MB ou GMT d’autre part, avant et après le diagnostic d’hyperthyroïdie. Au total, 56 128 patients atteints d'hyperthyroïdie et 224 512 contrôles ont été identifiés. Chaque cas a été apparié à 4 sujets contrôles sans pathologie thyroïdienne. Le suivi médian était > 7,5 ans. Par rapport aux sujets contrôles, les patients souffrant de MB et ceux ayant un GMT avaient une prévalence significativement augmentée des troubles psychiatriques (psychose, troubles de l’humeur ou troubles anxieux), aussi bien avant l’apparition de la maladie thyroïdienne qu’après (tableaux), avec des hazard ratios plus élevés dans la MB que dans le GMT.
Cette étude, comme les précédentes, a des limites : il s’agit de données de registre, reposant sur le codage des maladies, ne tenant pas compte des traitements suivis ni du contrôle de la maladie thyroïdienne. Mais les données longitudinales suggèrent que l’augmentation de la prévalence des troubles psychiatriques précède l’apparition de la dysthyroïdie et persiste après le diagnostic. Des études complémentaires sont nécessaires pour explorer les mécanismes physiopathologiques à l’œuvre.