Vienne, 8-11 septembre 2021
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Dans un paysage bien occupé par les nouvelles immunothérapies, l’iberdomide en embuscade
L’iberdomide est un des derniers immunomodulateurs apparus sur la scène thérapeutique du myélome, appartenant au sous-groupe des CELMoD. Son action, qui passe par une modulation de l’enzyme CRBN E3 ligase, entraîne à la fois un effet antitumoral sur la cellule plasmocytaire, mais également immunomodulateur. Selon des données précliniques, l’iberdomide serait capable de passer outre la résistance aux autres IMiD, et une synergie avec les inhibiteurs du protéasome (IP) ainsi qu'avec les anticorps monoclonaux anti-CD38 est suggérée.
S. Lonial a présenté les résultats de l’essai de phase I CC-220-MM-001, toujours dans l’étape de l’escalade de dose, et précisément de 3 cohortes d’associations distinctes : iberdomide + daratumumab + dexaméthasone (IberDd) (n = 43), iberdomide + bortézomib + dexaméthasone (IberVd) (n = 25), et iberdomide + carfilzomib + dexaméthasone (IberKd) (n = 9), chez des patients ayant un myélome en rechute après IMiD et IP, et réfractaires à la dernière ligne. Les doses d’iberdomide allaient de 1 à 1,6 mg/j, J1-J21 sur des cycles de 28 jours. Dans la cohorte IberDd, 95 % des patients étaient réfractaires aux IMiD, en majorité le pomalidomide. Dans IberVd et IberKd, presque 70 % étaient réfractaires aux IP.
Dans IberDd, le taux de réponse est de 45 %, et ceux de très bonnes réponses se maintiennent après bientôt 2 ans. Dans IberVd, il est de 56 %, et 50 % dans IberKd, et des rémissions prolongées sont aussi observées, ce qui suggère une synergie entre iberdomide et IP. Quant à la tolérance, elle est plutôt correcte, les neutropénies sont surtout observées dans le bras IberDd (69 % tout grade) et elles se compliquent peu de fièvre. S. Lonial a bien insisté sur la faible proportion d’arrêt de traitement par toxicité.
L’intérêt de cette molécule semblant indéniable, la question posée maintenant est celle de son utilisation envisagée. Dans une première hypothèse, en recours après rechute sous lénalidomide, et pomalidomide. Dans une deuxième hypothèse, un peu plus précocement, chez les patients réfractaires au lénalidomide, et alors préférentiellement en association comme dans cet essai. En troisième hypothèse, au vu du potentiel d’efficacité, en première ligne de traitement… Peut-être n’en sommes-nous pas encore là mais, qui sait, cela pourrait arriver vite. Prochains essais à suivre…