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Match : quel est le meilleur traitement d’un hémangiome choroïdien ?
Les hémangiomes choroïdiens sont des tumeurs vasculaires rares, non cancéreuses, situées au pôle postérieur ou à proximité, d’aspect orangé au fond d’œil. Le diagnostic est principalement fait par l’angiographie ICG avec un remplissage précoce “explosif”, une hypofluorescence tardive par effet “wash-out” avec persistance de points hyperfluorescents (cavités tumorales) (figure 1).
L’OCT visualise la tumeur et surtout son retentissement exsudatif.
Le traitement est réservé aux formes symptomatiques avec baisse d’acuité visuelle et aux formes avec décollement séreux rétinien.
Actuellement, la PDT à la vertéporfine et la protonthérapie sont les 2 traitements possibles.
La PDT a pour avantage d’être simple, réalisée par l’ophtalmologiste et avec peu d’effets indésirables, mais semble s’accompagner de récidives fréquentes (figure 2).
La protonthérapie a pour réputation d’être très efficace et d'avoir un effet durable mais de nécessiter un geste chirurgical et la disponibilité d’un cyclotron, d’avoir plus de complications et un coût plus élevé.
Le Dr Thibaud Mathis a coordonné une grande étude rétrospective regroupant 11 centres européens qui a permis d’inclure 191 patients, dont 119 traités en première intention par PDT et 72 par protonthérapie. La protonthérapie confirme sa très bonne efficacité et son effet durable puisqu’elle n’a nécessité aucun traitement complémentaire pendant la durée de l’étude bien que les patients de ce groupe aient des tumeurs plus volumineuses et des acuités visuelles initiales plus basses, alors que 45 % des patients traités par PDT ont nécessité un 2e, voire un 3e traitement soit par une nouvelle PDT, soit par protonthérapie. Néanmoins, il n’y a pas de différence d’acuité visuelle entre les 2 groupes et les acuités finales les plus faibles se retrouvent surtout chez les patients ayant reçu plusieurs PDT. La protonthérapie dans cette indication est utilisée à des doses beaucoup plus faibles que pour les mélanomes, ce qui explique son très faible taux de complications post-radiques dans cette étude.
Les auteurs préconisent donc de réserver la PDT en première intention aux tumeurs de moins de 3 mm d’épaisseur, alors que la protonthérapie peut être utilisée quelle qu’en soit l’épaisseur. Les meilleures indications de la protonthérapie sont les hémangiomes de plus de 3 mm et en deuxième intention en cas d’échec de la PDT ou de récidive.