8-11 décembre 2020 - congrès virtuel
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Cibler l’épigénétique dans les cancers du sein RH+ résistants à l’hormonothérapie : des résultats décevants avec les inhibiteurs d’HDAC
La résistance à l’hormonothérapie en situation métastatique est un problème clinique quotidien. Des données récentes suggèrent que des mécanismes épigénétiques jouent un rôle important dans ce contexte et il parait logique de tester l’intérêt des modulateurs de l’épigénétique en situation d’hormonorésistance.
L’entinosat est un inhibiteur sélectif des histones déacétylases (HDACi) qui permet d’inverser la résistance au létrozole dans des modèles murins. On connaissait les résultats de l’étude de phase II ENCORE301 qui avait montré une amélioration de la survie sans progression (SSP) et de la survie globale (SG) de l’association entinosat-exémestane comparée à exémestane. En 2018, les résultats d’une étude de phase III similaire avec le chidamide, un autre inhibiteur d’HDAC développé en Chine, avaient été rapportés en session présidentielle à l’ESMO. L’association chidamide-exémestane avait démontré un bénéfice significatif en SSP par rapport au placebo/exémestane : 7,4 contre 3,8 mois (HR = 0,755 ; IC95 : 0,58-0,97 ; p = 0,033). Cette année ont été présentés les résultats d’une étude de phase III randomisée multicentrique testant l’association exémestane entinostat ou placebo chez des patientes avec un cancer du sein avancé RH+ HER2– ayant progressé sous inhibiteurs de l’aromatase et n’ayant pas reçu plus d’une ligne de chimiothérapie. Cette étude a recruté 600 patientes dont seulement 10 % avaient reçu un inhibiteur de CDK4/6. Environ 15 % des patientes avaient récidivé pendant la phase d’hormonothérapie adjuvante.
Les résultats de cette étude sont décevants avec des courbes de survie sans progression et globale strictement superposables et des médianes de SSP de 3,3 mois. Le taux de réponse était médiocre, estimé à 3 %. L’acétylation des lysines dans les leucocytes était augmentée chez les patientes recevant l’inhibiteur d’HDAC mais ne permettait pas de prédire la réponse. En résumé, une étude de phase III franchement négative après une phase II similaire positive en SSP et SG. Les études de confirmation ont des enseignements parfois bien cruels.