Envoyer à un confrère
Merci de saisir l’e-mail de votre confrère :
Pour une meilleure rentabilité du dépistage
L’étude NLST a démontré l’intérêt du dépistage du cancer broncho-pulmonaire par scanner thoracique faible dose. Son implémentation en routine est pourtant encore loin d’être effective dans de nombreux pays, dont la France. La principale cause en est le taux élevé de faux positifs. Plusieurs communications de la session MA03 ont présenté des pistes pour améliorer la rentabilité du dépistage du cancer broncho-pulmonaire.
Le programme de dépistage de Manchester (Balata H, MA03.01) est basé sur la sélection d’une population à risque de cancer broncho-pulmonaire plus élevé que dans l’étude NLST. Les sujets éligibles au screening étaient non seulement fumeurs ou ex-fumeurs, âgés de 55 à 74 ans, mais issus de zones défavorisées et avaient un risque de cancer à 6 ans selon le score PLCO2012 ≥ 1,51 %. Le score PLCO2012 tient compte de 4 variables relatives au tabagisme (intensité, durée, durée de sevrage pour les ex-fumeurs et statut tabagique à l’inclusion actuel/ex-fumeur) et de 7 autres variables (âge, origine ethnique, niveau d’éducation, IMC, antécédents personnels et familiaux de cancer et BPCO). Sur 1 384 sujets, 42 cancers (3 %) ont été dépistés, avec un taux de faux positifs de 2,8 %.
L’International Lung screen trial (Lam S, MA03.02) a proposé d’adapter la fréquence du scanner thoracique au risque évalué après la réalisation du scanner, élargissant l’intervalle entre deux scanners à 2 ans dans les 74 % des cas de scanner normal. Sur les 1 619 sujets inclus, 23 cancers bronchiques non à petites cellules ont été diagnostiqués (20 stades I-II) et 2 carcinomes à petites cellules limités au thorax ont été détectés. Cette option, séduisante sur le plan économique, risque de méconnaître les cancers qui apparaissent en cours de dépistage, dont l’agressivité est plus importante, mais mérite d’être plus amplement évaluée.
U. Pastorino a présenté les résultats à 10 ans de l’étude MILD (Multicenter Italian Lung Detection). Cette étude a comparé le dépistage par scanner thoracique faible dose à un groupe contrôle, ainsi que la fréquence du scanner (annuel ou tous les 2 ans) chez 4099 sujets. Le dépistage par scanner thoracique a permis une réduction significative de la mortalité à 10 ans, globale (HR = 0,68, IC95 = 0,49-0,94) et spécifique (HR = 0,42, IC95 = 0,22-0,79), sans différence selon le rythme de réalisation des scanners.