Les modifications de comportement sexuel impactent le risque de transmission HPV

D'après D’Souza A et al., abstr. MTC-01-3, actualisé

Dans le monde, plus de 630 000 cancers sont attribuables au virus HPV (Human Papillomavirus). Bien que dans 90 % des cas notre système immunitaire élimine spontanément les virus HPV, cette infection est l’infection virale sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente. Au total, environ 75 % des hommes et des femmes sexuellement actifs seront infectés par un type d’HPV au cours de leur vie. Une des sessions qui ouvraient le congrès Eurogin 2019 examinait le lien entre l’évolution du comportement sexuel et le risque de transmission du virus HPV. 

Alors que dans la population générale, le risque de transmission génitale du virus HPV est de 4 cas pour 100 hommes par mois et de 2 à 3 cas pour 100 femmes par mois, ce risque tend à augmenter au regard de l’évolution des pratiques sexuelles dans notre société. L’augmentation des rapports sexuels avant le mariage, le fait de se marier à un âge plus avancé, les adultères, les remariages participent à l’augmentation du nombre de partenaires sexuels dans une vie et majorent d’autant la probabilité d’exposition au virus HPV et le risque d’infection.

Au sein même d’un couple, si l’un des partenaires est déjà infecté par le HPV, le risque de transmission va augmenter selon 3 facteurs majeurs : une fréquence élevée de rapports sexuels, une forte charge virale et la non-utilisation d’un préservatif. Par exemple, les données montrent que le fait de ne jamais utiliser de préservatif augmenterait le risque d’infections génitales par le HPV de 23 %. De plus, il peut arriver de s’auto-inoculer le virus HPV. 

Plus concrètement, le virus peut se propager entre certaines régions du corps d’un individu, comme de la région anale/périnée vers la région vaginale/cervicale.

Le sexe oral, un facteur de risque significatif

Quand on parle de changement de comportement sexuel, le sexe oral arrive à la première place. Il est le principal facteur de risque de transmission orale du virus HPV. “Cette pratique est présente au début de la vie sexuelle des hommes et des femmes, en général dès l’adolescence, puis sa fréquence diminue progressivement jusqu’à l’âge de 60 ans et est absente chez les plus de 70 ans”, a rappelé Amber D’Souza, épidémiologiste au Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health (Baltimore, États-Unis). Une différence en termes de prévalence HPV peut être remarquée entre les hommes et les femmes. Avec la pratique du sexe oral, pour le même nombre de partenaires, les hommes ont eu une prévalence HPV plus élevée (en général multipliée par 4) que les femmes (figure). Cette différence n’est pas vraiment encore comprise à l’heure actuelle. 

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Les virus HPV sont hautement contagieux, infectant les hommes et les femmes. L’utilisation du préservatif, même systématique, ne permet qu’une protection partielle contre le risque de contamination par un HPV. Le risque de transmission est diminué sans être éliminé !

Attention, ce communiqué intègre des informations sur l’état actuel de la recherche présentées au sein du congrès EUROGIN 2019; ainsi, certaines données présentées sont susceptibles de ne pas être validées par les autorités de santé françaises et ne doivent donc pas être mises en pratique. Toute prescription doit être conforme aux référentiels ANSM et HAS en vigueur en France. Le contenu est sous la seule responsabilité du coordinateur, des auteurs et du directeur de la publication qui sont garants de son objectivité. Communiqué réalisé à l’initiative de La Lettre du Gynécologue, avec la participation institutionnelle du laboratoire MSD.


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