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San Diego, ville phare de l’hypertension pulmonaire
Cette année, le Congrès de l’American Thoracic Society (ATS) s’est tenu à San Diego en Californie. Cette ville n’est pas neutre dans le monde de l’hypertension pulmonaire. C’est en effet au sein des services de pneumologie et de chirurgie cardiothoracique de l’université de Californie à San Diego que les pionniers de l’hypertension pulmonaire thromboembolique chronique ont développé l’endartériectomie pulmonaire à la fin du siècle dernier. Cette chirurgie a révolutionné la prise en charge de cette maladie et a permis de transformer le pronostic et la qualité de vie de milliers de patients autrefois condamnés. Ce centre californien est toujours un site d’excellence pour cette chirurgie aux États-Unis et les congrès dans cette ville ont toujours mis à l’honneur l’approche diagnostique et thérapeutique pluridisciplinaire de l’hypertension pulmonaire thromboembolique chronique. Cette année encore, cette maladie a fait l’objet de présentations et de débats remarquables, soulignant les progrès constants dans ce domaine grâce à une meilleure compréhension des mécanismes à l’origine de la maladie, mais aussi au développement de nouveaux outils d’imagerie et, enfin, à l’émergence de plusieurs approches thérapeutiques, non seulement chirurgicales, mais aussi interventionnelles et médicales, permettant des traitements hybrides ou séquentiels (endartériectomie ± angioplastie par ballonnet ± traitement médical). Ce congrès a aussi été l’occasion de saluer le rôle d’autres centres pionniers de cette maladie, en particulier au Japon et en France.
L’hypertension pulmonaire au sens large continue de faire l’objet d’intenses recherches, comme le montre ce Flash-Infos. L’évaluation du risque de mortalité à 1 an (fondée sur des outils dérivés des recommandations européennes ou du registre REVEAL) a été particulièrement mise à l’honneur, avec de nombreuses applications chez des patients souffrant d’hypertension pulmonaire de causes diverses. La recherche en génétique a bénéficié de la mise en place d’un consortium international qui a identifié de nouvelles mutations de gènes responsables de formes héritables de la maladie. La recherche physiopathologique a aussi décrit des mécanismes inédits et de possibles approches thérapeutiques innovantes. Enfin, la qualité de la recherche pharmacologique a abouti à la mise sur le marché de 14 médicaments dans le monde depuis 20 ans, ce qui constitue un véritable exploit dans le cadre des maladies rares. Ils font l’objet d’une surveillance attentive, avec la publication régulière de données d’efficacité et de sécurité concernant ces traitements fréquemment utilisés en association initiale ou séquentielle.
Le congrès 2018 de l’ATS a été un succès, et on attend maintenant avec impatience de nouveaux développements à l’occasion de la prochaine conférence annuelle de l’European Respiratory Society (ERS) qui se tiendra en septembre à Paris, autre ville phare de la recherche sur les maladies vasculaires pulmonaires !