Le psoriasis et la dermatite atopique représentent les dermatoses inflammatoires chroniques les plus fréquentes chez la femme adulte.

Le choix des traitements systémiques, avec une multitude d’armes thérapeutiques (biologiques) actuellement disponibles pour ces dermatoses, pose un problème spécifique chez la femme en âge de procréer et chez la femme enceinte et qui allaite.  

3,2 % des femmes aux États-Unis ont un psoriasis dont > 75 % a été diagnostiqué avant l’âge de 40 ans et 4,6 % ont une dermatite atopique (une prévalence importante chez la femme).

Actuellement, il n’y a pas d’études à propos des effets des biothérapies sur la conception, la grossesse, le fœtus et l’allaitement.

Les anticorps maternels (IgG) passent la barrière placentaire avec un passage très important à partir de la fin du 2^e trimestre (figure).

Le certolizumab pegol est un anti-TNFa avec un fragment fab pégylé ne contenant pas de fraction Fc pour se lier au récepteur Fc placentaire. C’est le seul traitement biologique qui a prouvé une absence de passage placentaire avec une sécurité d’utilisation chez la femme enceinte et allaitante. Il est recommandé chez la femme qui désire une grossesse, la femme enceinte et qui allaite.

Un consensus de l’EADV 2022 pour la femme enceinte et allaitante avec une dermatite atopique met en avant l’utilisation de la ciclosporine en traitement systémique chez la femme enceinte et qui allaite. Le MTX et le MMF sont formellement contre-indiqués, de même que les JAK-inhibiteurs. Le dupilumab, au vu des données de sécurité, est autorisé chez la femme enceinte et qui allaite.

Au cours de la ménopause, il y a une baisse des œstrogènes qui peut engendrer des poussées de psoriasis observées chez 48 % des femmes atteintes de psoriasis.

Des recommandations spécifiques aux patientes en âge de procréer atteintes de psoriasis ou de dermatite atopique sont nécessaires pour leur proposer un traitement adapté et efficace pour améliorer leur qualité de vie tout au long de leur grossesse.