Spondyloarthrite et alcool : il y a un os…
Á tort ou à raison, l’alcool est souvent associé à une évolution péjorative des rhumatismes inflammatoires. Cependant, il pourrait modifier le microbiote intestinal et ainsi influer sur les mécanismes pathogéniques des spondyloarthrites.
278 spondyloarthrites axiales ont été suivies régulièrement, cliniquement et radiologiquement, dans le cadre de la cohorte CASCO en Corée. 206 patients consommaient de l’alcool, 72 n'en consommaient pas, selon un autoquestionnaire évaluant la consommation en unités/semaine. Á l’inclusion, les buveurs étaient le plus souvent également fumeurs et atteints d’uvéite. Après 2 ans de suivi, la progression du score mSASSS était plus importante chez les patients buveurs que chez les abstinents : 2,7 ± 3,6 versus 1,5 ± 2,8 (p = 0,007). De même, le nombre de syndesmophytes par patient était plus élevé chez les buveurs : 0,9 ± 1,3 versus 0,4 ± 1,2 (p = 0,003). La progression d’au moins 2 points de mSASSS était observée chez 60,7 % des buveurs contre seulement 29,2 % des abstinents (p < 0,001). La survenue d’un nouveau syndesmophyte ou l’aggravation d’un syndesmophyte ancien étaient également plus fréquentes chez les buveurs : 51,5 versus 26,4 % (p < 0,001) (figure).
En analyse multivariée, les facteurs associés à la progression radiographique d’au moins 2 points du mSASSS étaient un antécédent d’uvéite – OR = 2,12 (1,21-3,70) – et à la consommation d’alcool – OR = 4,40 (2,29-8,47). Aucune relation dose–effet n’était cependant identifiée.
Curieusement, la présence d’un syndesmophyte à l’inclusion, le sexe masculin, la présence du B27, l’activité du rhumatisme (évaluée par le BASDAI ou l’ASDAS-CRP) n’étaient pas associés avec l’atteinte structurale, ce qui rend un peu suspicieux sur les conclusions des auteurs.











