Diminution du risque de DMLA sous tocilizumab ?
D’après Afshar E et al., abstr. 1902-session 236, actualisé
Le tocilizumab se lie de manière spécifique aux récepteurs solubles et membranaires de l’interleukine (IL)-6 (sIL-6R et mIL-6R). Il a été démontré que le tocilizumab inhibe la transmission du signal médié par les récepteurs sIL-6R et mIL-6R. L’IL-6 est une cytokine pro-inflammatoire pléiotrope produite par un grand nombre de types cellulaires, notamment les lymphocytes T et B, les monocytes et les fibroblastes. L’IL-6 participe à différents processus physiologiques, tels que l’activation des lymphocytes T, l’induction de la sécrétion d’immunoglobulines, l’induction de la synthèse des protéines hépatiques de la phase aiguë de l’inflammation et la stimulation de l’hématopoïèse.
Le rôle de l’IL-6 a été mis en évidence dans la pathogenèse d’un certain nombre de maladies, notamment les affections inflammatoires, l’ostéoporose et les néoplasies. Son rôle dans la DMLA exsudative ou atrophique est actuellement étudié dans la perspective d’une nouvelle cible thérapeutique. L’IL-6 a été détectée dans l’humeur aqueuse et le sérum des patients atteints d’une DMLA, et plusieurs études l’ont associée à l’atrophie géographique et aux anomalies de l’EP.
L’étude présentée a examiné l’association entre le traitement par tocilizumab et le risque de survenue d’une DMLA exsudative ou atrophique après 180 jours sous traitement par tocilizumab, chez des patients de plus de 50 ans.Il s’agit d’une étude rétrospective à partir de la base de données TriNetX.
Deux cohortes appariées ont été analysées : pour la DMLA exsudative, 26 380 patients traités versus 26 380 patients contrôle et pour la DMLA atrophique, 22 641 patients traités versus 22 642 patients contrôle.
Les résultats sont les suivants :
- pour la DMLA exsudative : tocilizumab 0,1 % versus contrôle 0,6 % ; p < 0,001 ; RR : 0,219 (IC95 : 0,151-0,320)
- pour la DMLA atrophique : tocilizumab 0,4 % versus contrôle 1,7 % ; p < 0,001 ; RR : 0,243 (IC95 : 0,194-0,306)
L’une des principales limites de l’étude est l’absence de classification des lésions en OCT. En conclusion, les patients traités par tocilizumab ont un risque plus faible de développer une DMLA, ce qui conforte l’IL-6 comme cible thérapeutique potentielle dans cette indication. Des études prospectives sont néanmoins nécessaires afin de valider ces résultats.






