Édito
L’heure du bilan
Il est traditionnel de faire le bilan de l’ASH, le meeting arrive à sa fin, et l’année 2023 est plutôt bonne. Les rencontres ont été fructueuses, il faut dire qu’avec plus de 30 000 participants, il n’était pas rare de se télescoper, s’écraser les métatarses, confondre son sac avec celui du voisin, si ce n’est son téléphone… très cosmopolite, tout langage y était le bienvenu : parisien, marseillais, alsacien, provençal……
Brève(s)
LAM IDH muté : trois c’est mieux que deux...
Les inhibiteurs d’IDH se sont largement introduits dans le paysage thérapeutique des leucémies aiguës myéloïdes (LAM) IDH mutés. Leurs places sont en cours d’évaluation dans les approches intensives, mais chez les patients (pts) fragiles et inéligibles, l’inhibiteur d’IDH1 a fait sa preuve d’efficacité en 1re ligne, en association avec l’azacitidine (AZA) en améliorant très significativement le taux de réponse et la survie par rapport à…
Brève(s) (11)
Qui a tiré l’alarme ? La Floride mène l’enquête…
smp
D’après Vincelette N et al., abstr. 994, actualisé
Ce congrès de l’ASH nous a présenté de belles avancées thérapeutiques dans la myélofibrose (MF), mais nous savons que l’entité qui ne présente pas de mutation de JAK2, MPL ou CALR, appelée TN pour triple-négative, a un pronostic particulier et relativement sombre. Le travail détaillé ce lundi par Nicole Vincelette de Floride s’est intéressé à décrypter le paysage cytogénétique et moléculaire (sur 98 gènes) de MF en comparant les MF-TN à des MF présentant les drivers classiques que sont JAK2/MPL/CALR. Sur le plan mutationnel, ils n’ont pas observé de différence majeure, car c’est sur le plan cytogénétique…
Essai BIG-1 : comment changer les pratiques sans nouvelles molécules
lam
D'après Hunault-Berger M et al., abstr. 967, actualisé
Avec son essai de chimiothérapie à l’ancienne et plus de 1 000 patients inclus contrastant avec les études minuscules testant les nouvelles molécules présentées cette année à l’ASH, l’Intergroupe français des LAM (ALFA + FILO) s’est distingué en rapportant les résultats de l’essai national BIG-1 ouvert en France en 2015. Il s’agissait de tester de façon randomisée des fortes doses de daunorubicine et d’idarubicine en induction et la cytarabine à fortes doses (HDAC) ou à doses intermédiaires (IDAC) en consolidation. Au-delà de cette approche de chimiothérapie pure pas forcément originale, cette étude était conçue pour…
Essai PERSEUS : Dara-VRd comme futur standard de 1re ligne
myelome
D'après Sonneveld P et al., abstr. LBA-1, actualisé
Bien que largement utilisée en induction et consolidation de l’autogreffe, l’association daratumumab-bortézomib-lénalidomide-dexaméthasone (D-VRd) n’est pas encore approuvée. Peter Sonneveld a présenté au cours de la chic session des Late Breaking Abstracts les résultats de l’essai de phase III PERSEUS, ayant comparé l’association VRD autogreffe VRD lénalidomide entretien avec ou sans daratumumab en induction, consolidation et entretien. Plus de 700 patients atteints d'un myélome nouvellement diagnostiqué ont été randomisés. Avec un suivi médian de 47 mois, l’objectif principal de l’essai est atteint avec une survie sans progression (SSP) très significativement…
C’est ça la France, la France !
leucemie-aigue-myeloblastique-lam
D'après Peterlin P et al., abstr. 975, Orvain C et al., abstr. 421, Garciaz S et al., abstr. 161, Joudinaud R et al., abstr. 976, actualisés
À côté de la présentation du BIG-1, les Frenchies de la LAM se sont particulièrement distingués cette année à San Diego avec plusieurs communications orales abordant des sujets cliniques brûlants que ce soient l’arrêt d’AZA-VEN chez les patients en rémission complète (Sylvain Garciaz, Marseille), la prise en charge des rechutes moléculaires dans les LAM NPM1mut ou CBF (Corentin Orvain, Angers), l’évolution clonale sous midostaurine (Romane Joudinaud, Lille) ou la mise en évidence d’un facteur prédictif d’échec à la chimiothérapie d’induction (Pierre Peterlin, Nantes). La France s’installe dans le concert international. Bravo donc à tous…
Talquetamab : encore meilleur avec le pomalidomide ?
myelome
D'après Matous J et al., abstr. 1014, actualisé
Le talquetamab est un anticorps bispécifique ciblant GPRC5DxCD3 ayant obtenu une AMM pour le traitement des patients atteints de myélome en rechute après au moins 3 lignes et exposés aux 3 classes thérapeutiques (IMiD, inhibiteur du protéasome et anticorps anti-CD38). En monothérapie (à la dose de 0,8 mg/kg toutes les 2 semaines), l’étude MONUMENTAL-1 a montré un taux de réponse de 71 % et une survie sans progression médiane de 14 mois. Plusieurs études associent actuellement anticorps bispécifique et IMiD (dont lénalidomide et pomalidomide) en raison de la propriété de ces derniers de promouvoir l’activité des lymphocytes T. Jeffrey Matous a présenté les résultats…
Pour préserver les sujets âgés avec une LAL-B : réduisons la chimiothérapie et blinatumomabisons....
leucemie-aigue-lymphoblastique-lal
D’après Goekbuget N et al., abstr. 964, actualisé
Si des progrès majeurs ont été faits dans la prise en charge des leucémies aiguës lymphoblastiques (LAL), la question des sujets âgés reste un vrai challenge. Des schémas différents ont été établis au cours des dernières années dans cette population avec l’introduction de nouveaux médicaments. Les résultats de l’inotuzumab (anticorps anti-CD22 couplé à de la chimiothérapie) ont montré une efficacité importante en termes de réponse, de profondeur de réponse (MRD) et d’amélioration de la survie (protocole EWALLINO). Le groupe allemand GMALL rapporte une étude (GMALL-BOLD) basée sur des doses diminuées de chimiothérapie…
Un intérêt pour les CAR-T cells dans la macroglobulinémie de Waldenström transformée
macroglobulinemie-de-waldenstroem
D’après Durot E et al., abstr. 616, actualisé
Si la transformation de la macroglobulinémie de Waldenström (MW) en lymphome B agressif est rare (< 5 %), le pronostic est mauvais (survie de 1,5 à 2,7 ans selon les études) après une immunochimiothérapie de type lymphome B diffus à grandes cellules. Cette analyse poolée du registre DESCART (n = 18) et de 2 centres américains (n = 4) a évalué rétrospectivement l’efficacité des CAR-T cells anti-CD19 dans cette indication. L’objectif principal était la réponse complète. Au moment de la leucaphérèse, les patients avaient reçu une médiane de 1 ligne de traitement pour la MW. Le taux de meilleure réponse complète est de 86 %, et est de 73 % à…
Quand ETS est touché, ERG déraille…
leucemie-aigue-myeloblastique-lam
D’après Scott H et al., LBA-6, actualisé
“Il était une fois une famille australienne”, c’est ainsi que débute la dernière présentation de cette magnifique séance de LBA jusque-là très orientée sur des données modifiant nos pratiques cliniques. Dans cette famille où la mère et les 2 enfants avaient présenté vers 20 ans une thrombopénie et une neutropénie inexpliquées conduisant à une LAM chez la mère, l’enquête menée par Hamish Scott a fini par aboutir à l’identification d’un variant hétérozygote Y373C du domaine ETS du gène ERG, résidu très conversé, dont un variant chez FLI-1, un autre membre de la même famille de facteurs…
Le VI brille en 1re ligne
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D’après Moreno C et al., abstr. 634, actualisé
L’essai GLOW est un essai de phase III randomisé qui évalue le traitement de 1re ligne de sujets dits unfit (âge > 65 ans et/ou CIRS > 6 et/ou DFG < 70 mL/min) sans anomalie de TP53. Il compare chez 211 patients l’association vénétoclax-ibrutinib (VI) pour une durée fixe de 15 mois au traitement, qui était le standard pour cette population, qui associe obinutuzumab et chlorambucil (CLB-O). Le bénéfice de survie sans progression (SSP) est presque de 50 % à 5 ans, avec une SSP de 66,5 % dans le bras VI et de 19,5 % dans le bras CLB-O (HR = 0,256 ; p < 0,0001) et ce bénéfice s’observe quel que soit le statut IGHV. Dans les analyses de sous-groupes, le recul à 5 ans permet de voir une nette…
L’homéopathie radiothérapeutique
lymphome
D’après Gunther J et al., abstr. 298, actualisé
Les lymphomes du MALT gastrique, après échec ou non-indication d’un traitement anti-Helicobacter pylori, peuvent être traités par immunochimiothérapie, chirurgie ou radiothérapie. Les radiothérapeutes proposent classiquement des doses entre 24 et 30 Gy, ce qui n’est pas sans effet secondaire, mais permet des taux de réponse prolongée majeurs. Dans l’étude FORT, la survie sans progression à 5 ans en cas de LNH de la zone marginale est de 100 % après 24 Gy, mais tout de même 88 % après 4 Gy, d’où l’idée de proposer un algorithme de traitement privilégiant les doses très faibles : 4 Gy en 2 fractions, confirmation à 3-4 mois d’un minimum de réponses…
Les Anglais ont retrouvé le FLAIR
leucemie-lymphoide-chronique-llc
D’après Hillmen P et al., abstr. 631, actualisé
Si le jeu de l’équipe d’Angleterre n’a enthousiasmé personne lors de la dernière coupe du monde de rugby (en toute objectivité bien sûr), on ne peut que constater que les hématologues anglais ont retrouvé le FLAIR. Cette grande étude de 1re ligne comparait initialement ibrutinib + rituximab à un schéma standard par FCR (néanmoins en IV). Deux bras supplémentaires ont été ultérieurement ajoutés, un bras ibrutinib en monothérapie et un bras I + V. La particularité de ce bras I + V était une durée de traitement variable de 2 à 6 ans conditionnée à la MRD. En effet, une analyse de la MRD était réalisée dans le sang tous…
Zoom
Étude PERSEUS
3 slides
Zoom
Phase II AUGMENT-101
4 slides
Interview
ERG, un nouveau candidat qui prédispose...
Durée : 4:49
- Pr Jean SOULIER (Paris)
Interview
Le BIG pour les jeunes...
Durée : 3:55
- Pr Mathilde HUNAULT-BERGER (Angers)
Interview
Encore un registre bien exploité...
Durée : 3:20
- Dr Sylvain CHOQUET (Paris)
Interview
Un espoir dans le PTI réfractaire...
Durée : 3:17
- Dr Guillaume MOULIS (Toulouse)
Interview
Une surveillance rapprochée pour les rechutes ?
Durée : 2:56
- Pr Corentin ORVAIN (Angers)
Interview
Ca GLOW UP pour les sujets agés dans la LLC...
Durée : 3:04
- Pr Romain GUIÈZE (Clermont-Ferrand)
Interview
Quand on arrête l'AZA-VEN, la vie continue...
Durée : 3:22
- Dr Sylvain GARCIAZ (Marseille)












