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Essai BEACON : la bithérapie encorafénib-cétuximab, nouveau standard en 2e-3e ligne du cancer colorectal métastatique BRAF V600E muté

D’après Kopetz S et al., abstr. 4001, actualisé

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Les CCR métastatiques (CCRm) BRAFV600E mutés représentent environ 7 à 10 % des CCRm et sont associés à un mauvais pronostic (Jones JC et al. J Clin Oncol 2017). Si les inhibiteurs de BRAF de 2e génération ont démontré leur activité antitumorale dans les mélanomes avancés avec des taux de réponse objective (RO) d’environ 50 % en monothérapie, leur utilisation s’est avérée décevante dans les CCRm BRAFV600E avec des taux de RO inférieurs à 10 % (Hyman DM et al. N Engl J Med 2015). Afin de bloquer la réactivation de la voie de signalisation RAS/MAPK, l’association d'un inhibiteur de RAF, de MEK et d'EGFR a été évaluée dans des phases précoces (Corcoran RB et al. Cancer Discov 2018), puis dans l’étude de phase III internationale BEACON (Kopetz S et al. N Engl J Med 2019), dont les résultats d’efficacité actualisés nous ont été présentés cette année. 

Pour rappel, 665 patients avec un CCRm muté BRAFV600E prétraités par 1 ou 2 lignes thérapeutiques et naïfs d’anti-EGFR étaient randomisés en 3 groupes de traitement. Ils recevaient soit une triple inhibition par encorafénib 300 mg/j (inhibiteur de RAF), binimétinib 45 mg 2 fois/j (inhibiteur de MEK) et cétuximab 400 mg puis 250 mg/semaine (anti-EGFR), soit une double inhibition RAF et EGFR (encorafénib + cétuximab), soit un traitement par irinotécan 180 mg/m² ou FOLFIRI associé au cétuximab (bras contrôle) (figure 1). Il n’y avait pas de crossover possible pour les patients traités dans le bras contrôle. Les cocritères de jugement principaux était la survie globale (SG) et le taux de RO du groupe de patients traités par le triplet par rapport au bras contrôle. Un des objectifs secondaires était de comparer l’efficacité en termes de SG du doublet par rapport au bras contrôle. 

Cette mise à jour des données d’efficacité confirme l’efficacité (et la similitude d’effet) du triplet et du doublet par rapport au bras contrôle (figures 2 et 3). La toxicité de grade 3-4, principalement digestive et hématologique, était plus fréquente chez les patients traités par le triplet (figure 4). 

Au total, la similitude d’efficacité du triplet et du doublet et la meilleure tolérance du doublet font de l'association encorafénib-cétuximab le nouveau standard de 2e-3e ligne dans cette population de mauvais pronostic. Une autorisation de mise sur le marché est attendue dans cette indication. Le triplet a fait l'objet d'une étude de phase II multicentrique monobras internationale en première ligne (ANCHOR, NCT03693170), dont les inclusions sont terminées et les résultats en attente.



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