Évolution de l’épidémiologie de Candida en Europe
L’étude Candida III de l’ECMM (European Confederation of Medical Mycology) avait pour objectif d’évaluer la distribution et le profil de résistance des espèces responsables de candidémies en Europe, entre le 1er juillet 2018 et le 31 mars 2022. Elle a analysé 399 isolats issus de 41 centres répartis dans 17 pays européens. La distribution des espèces était la suivante : C. albicans 47,1 % ; C. glabrata 22,3 % ; C. parapsilosis 15,0 % ; C. tropicalis 6,3 % ; C. dubliniensis et C. krusei 2,3 % chacun. Les variations entre les pays et les centres étaient importantes. La France faisait partie avec la République tchèque et le Royaume-Uni des pays dans lesquels la proportion de C. glabrata était la plus élevée (figure). 

Tous les isolats étaient sensibles à l’amphotéricine B avec des CMI comprises entre 0,03 et 1. Une résistance acquise au fluconazole était identifiée pour 1/25 C. tropicalis, 11/89 C. glabrata, 10/60 C. parapsilosis et 5/19 autres Candida spp, avec là encore une variation entre les pays (tableau). La résistance à la micafungine et/ou à l’anidulafungine était plus rare (1 à 3 %). Une souche de C. parapsilosis venant de Grèce présentait une résistance à toutes les candines, en lien avec une nouvelle mutation L657W, croisée avec le fluconazole malgré l’absence de mutation de Erg11. Deux souches de C. parapsilosis sans altération de Fks présentaient une résistance isolée à la micafungine.
Ces données actualisées montrent que la proportion de C. glabrata et C. parapsilosis continue d’augmenter aux dépens de C. albicans, surtout dans certains pays dont la France. La résistance de C. glabrata aux azolés est élevée, mais reste stable. La résistance de C. parapsilosis aux azolés, voire aux échinocandines même si elle reste rare, pourrait devenir préoccupante alors que toutes les souches restent sensibles à l’amphotéricine B.





