Impact des antifongiques sur l’écologie des Candida en réanimation
L’étude multicentrique prospective observationnelle CandiRes avait pour objectif de comparer la distribution et les profils de résistance de souches de Candida isolées chez des patients de réanimation, exposés ou non aux antifongiques, et d’élucider les mécanismes de résistance. Les échantillons ont été prélevés chez des patients adultes, recevant un traitement antibiotique par voie intraveineuse, et présentant au moins 1 facteur de risque d’infection à Candida(figure 1). Un écouvillonnage périanal et oral était réalisé à l’inclusion, puis 2 fois par semaine pendant le séjour.
Sur les 316 patients inclus à ce jour, 252 ont terminé l’étude, dont 47 % avaient reçu au moins un traitement antifongique : échinocandines 47 %, azolés 30 %. La durée médiane de traitement antifongique était de 7 jours, le traitement était administré à visée empirique/préemptive, prophylactique ou curative dans 46, 14 et 13 % des cas, respectivement.
Alors que 68 % des patients étaient colonisés par Candida à l’inclusion et que 79 % l’ont été à un moment quelconque de l’étude (C. albicans : 52 %, C. glabrata : 21 %), seuls 6 % ont eu une infection prouvée à Candida (C. glabrata : 8/15, C. albicans : 4/15). On constate donc une inversion de la proportion de C. albicans et C. glabrata chez les patients infectés par rapport aux patients colonisés. L’analyse de l’évolution des CMI entre le premier et le dernier prélèvement montre globalement une stabilité chez les patients non exposés aux antifongiques et une augmentation chez les patients exposés (figure 2).
Les données préliminaires de CandiRes suggèrent donc que l’exposition aux antifongiques modifie l’écologie des Candida qui colonisent les patients de réanimation en termes de répartition des espèces ainsi que les CMI. Ces résultats incitent à améliorer le bon usage des antifongiques dans cette population.






