Nouveaux tests diagnostiques pour les aspergilloses invasives
Les problèmes diagnostiques posés par les aspergilloses invasives (AI) sont bien connus, et les cliniciens sont souvent obligés de traiter sur des présomptions plutôt que sur des certitudes. Tous les outils permettant d’améliorer les performances diagnostiques sont les bienvenus, heureusement de nombreuses équipes y travaillent.
Un test urinaire enzymatique (MycoMEIA-Aspergillus) utilisant des anticorps spécifiques des glycanes contenant du galactofuranose (galf) a été étudié sur des échantillons de 310 patients avec AI probable, prouvée ou possible (cohorte 1, tableau I) et chez 54 patients avec aspergillose compliquant une transplantation pulmonaire ou une infection par le SARS-CoV-2 (cohorte 2) (Maertens J et al.). La sensibilité du test dans la cohorte 1 était de 91,2 % (IC95 : 76-98) et la spécificité de 89,2 % (IC95 : 82-94). Dans la cohorte 2, sensibilité et spécificité étaient de 72 % (IC95 : 43-87) et 91 % (IC95 : 72-99), respectivement. Une réaction croisée a été observée chez certains patients ayant une infection à Histoplasma, Fusarium et Blastomycetes. Le test devrait être commercialisé à la fin de l’année.
Le nouveau test antigénique VIRCLIA®, développé pour détecter l’antigène galactomannane, permet d’obtenir des résultats en 1 heure, ce qui est précieux lorsque l’on sait que la précocité de mise en œuvre du traitement est capitale pour améliorer le pronostic des patients atteints d’infections fongiques invasives (IFI). VIRCLIA® a été testé dans une cohorte de patients ayant une hémopathie maligne présentant un infiltrat pulmonaire évocateur d’IFI (Huygens S et al.). Les patients étaient considérés comme cas s’ils avaient une AI prouvée ou probable selon les critères EORTC, et comme contrôles s’ils avaient une AI possible ou s’ils n’en avaient pas. Le galactomannane était recherché dans le liquide de lavage bronchoalvéolaire par la méthode ELISA et par le test VIRCLIA®. Sur les 141 sujets inclus dans 4 centres de Belgique ou des Pays-Bas, 48 % avaient une AI probable, 44 % une AI possible et 8 % n’en avaient pas. Les performances diagnostiques ont été comparables à celles de la méthode ELISA (tableau II). Ce test pourrait donc représenter une alternative dans certains centres qui ont des ressources limitées pour les tests ELISA, mais il reste maintenant à l’évaluer dans d’autres populations ainsi que dans le sérum. 





