Traitement par rézafungine de candidoses sévères
La rézafungine est une nouvelle échinocandine dont la longue demi-vie permet une administration hebdomadaire par voie intraveineuse et qui possède une bonne pénétration dans le biofilm. Elle a montré son efficacité en prophylaxie (étude ReSPECT) et en traitement curatif (étude ReSTORE) des candidémies et candidoses invasives. F. Trapani a présenté 2 cas d’endocardite à Candida traités par rézafungine. Le premier concernait un patient de 64 ans hospitalisé en réanimation pour Covid-19 sévère qui a développé une candidémie à C. parapsilosis résistant au fluconazole concomitante à une aspergillose pulmonaire, traitée par amphotéricine B liposomale. Deux mois après, il a présenté une rechute de candidémie à C. parapsilosis associée à une endocardite mitrale. Il a été récusé de la prise en charge chirurgicale, et a été traité successivement par caspofungine, posaconazole, puis rézafungine pendant 8 mois, permettant d’obtenir une guérison sans signe de récidive 6 mois après l’arrêt de l’antifongique. Le second cas était celui d’un patient de 48 ans avec plusieurs anévrysmes aortiques liés à un syndrome de Marfan, atteint d’une endocardite à C. albicans avec infection d’une prothèse aortique. Le traitement initial par caspofungine a été suivi d’azolés qui ont dû être arrêtés pour mauvaise tolérance et inefficacité ; la rézafungine instaurée depuis plus de 1 an a permis de contrôler la maladie avec une diminution progressive du β-D-glucane et une amélioration au TEP-scanner.
Cette nouvelle échinocandine semble donc capable d’apporter des bénéfices chez des patients porteurs d’endocardite à Candida en échec thérapeutique et/ou ayant une contre-indication à la prise en charge chirurgicale. Au cours de cette même session, C. Melenotte a rapporté un cas de traitement par rézafungine d’une candidose cutanéomuqueuse chronique sévère chez un jeune patient immunodéprimé par mutation STAT1 gain-of-function(cf. interview).





