En cas d’arthralgie, l’IRM recalée pour prédire l’évolution vers une PR
En cas d’arthralgie suspecte de rhumatisme inflammatoire, l’IRM est plus sensible pour mettre en évidence des érosions. La présence de ces érosions à l’IRM est-elle prédictive d’une évolution vers une PR ?
Dans cette étude néerlandaise, des sujets présentant des arthralgies cliniquement suspectes de PR ont bénéficié d’une IRM injectée du poignet, des MCP et des MTP. L’IRM a été analysée selon le score RAMRIS à la recherche d’érosions (score érosion ≥ 1) en précisant s’il existait des érosions plus typiques de PR et définies par une atteinte de la tête de la MTP5 ou de la MTP1 avant 40 ans ou un grade ≥ 2. Le risque de développer une arthrite en fonction de la présence d’érosions a été calculé en prenant en compte l’âge, l’inflammation IRM et le statut immunologique (ACPA, FR).
Sur les 490 sujets inclus, 101 (20,6 %) présentaient des érosions au début du suivi. Après un suivi médian de 17 mois, 14 % des patients ont développé une arthrite clinique. La présence d’érosions ne prédisait pas l’évolution vers une arthrite en analyse multivariée (HR = 0,97 ; IC95 : 0,59-1,59). Les érosions plus typiques de PR n’étaient pas non plus prédictives de l’évolution vers une arthrite : HR à 1,05 (0,33-3,34) pour une érosion de grade ≥ 2, HR à 1,08 (0,47-2,48) pour une érosion de la MTP5 et HR à 1,11 (0,26-4,71) pour une érosion de la MTP1 avant 40 ans. Les érosions étaient plus fréquentes dans le sous-groupe ACPA+ (32,3 % versus 18,8 % ; p = 0,02) sans que celles-ci soient prédictives du développement d’une arthrite même dans ce sous-groupe.
La présence d’érosions des mains ou des pieds à l’IRM ne prédit pas le développement d’une arthrite chez des sujets ayant des arthralgies cliniquement suspectes de PR. Ces données suggèrent qu’il ne faut pas sur-interpréter la découverte d’érosions à l’IRM chez un sujet avec des arthralgies sans arthrite clinique.