La cortisone dans le lupus : mieux vaut 5 mg/j que rien !
Dans le lupus érythémateux systémique (LES), l’utilisation des corticoïdes au long cours, même à faible dose (≤ 7,5 mg/j), a été associée à la survenue d’infections et à l’accumulation de comorbidités induites (fractures ostéoporotiques, cataracte, etc.). Dans cette étude ouverte, CORTICOLUP, des auteurs français se sont posé la question de l’intérêt du maintien de la prednisone à une dose de 5 mg/j chez les patients dont le LES est contrôlé par leur traitement.
Des LES avec une activité faible ou nulle dans les 12 mois précédant leur inclusion (SLEDAI-2K ≤ 4, BILAG ≤ C dans tous les organes, EVA médecin = 0) et traités par prednisone 5 mg/j ont été randomisés en 2 bras : poursuite de la prednisone 5 mg/j ou sevrage complet avec un relais par hydrocortisone 20 mg/j pendant 1 mois puis arrêt. Le critère de jugement principal était la survenue d’une poussée selon le SELENA-SLEDAI flare index révisé (r-SFI) durant le suivi de 12 mois.
124 LES ont été inclus : 61 dans le groupe maintien et 63 dans le groupe sevrage. Les caractéristiques cliniques et démographiques des patients étaient bien équilibrées dans les 2 groupes.
La groupe sevrage a présenté significativement plus de poussées lupiques que le groupe maintien (27,9 % versus 6,3 % ; p = 0,003) (figure). Les poussées étaient en majorité d’intensité modérée dans les 2 groupes (19 % versus 4,9 %, p = 0,029). Les poussées sévères étaient également numériquement plus élevées dans le groupe sevrage (7,9 % versus 1,6 % ; p = 0,10). Les deux tiers des poussées sont survenues dans les 6 premiers mois. Aucun facteur prédictif de poussée n’a pu être identifié dans le groupe sevrage en cortisone.
Un seul cas d’insuffisance corticotrope a été observé dans le groupe sevrage en cortisone.
Cette étude suggère que l’arrêt d’une corticothérapie à 5 mg/j chez des patients atteints de lupus systémique en faible activité augmente significativement le risque de poussée qui peut quelquefois être sévère.
