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Peut-on arrêter le MTX dans la PR contrôlée sous MTX et JAKi ?

D’après Cohen SB et al., abstr. LB0004, actualisé

L’association des bDMARD et tsDMARDS au méthotrexate (MTX) est recommandée par l’EULAR. La décroissance thérapeutique est envisagée en cas de rémission. Les demi-vies des inhibiteurs de JAK (JAKi) sont courtes et pourraient limiter la réduction de dose. Peut-on envisager l’arrêt du MTX lorsque la rémission est atteinte dans la PR sous JAKi ? Pour répondre à cette question, l’essai ORAL SHIFT visait à évaluer l’impact de l’arrêt du MTX dans une population de PR en faible niveau d’activité avec une association tofacitinib + MTX. 

Dans cette étude randomisée et contrôlée de phase IIIB, des PR en réponse inadéquate au MTX recevaient du tofacitinib (Tofa) à une posologie de 11 mg/j en libération prolongée associé à du MTX ou un placebo (PBO). Les PR qui atteignaient au moins un faible niveau d’activité sur le CDAI (≤ 10) à 24 semaines étaient randomisés en 2 bras pour la 2e partie de l’étude : Tofa + MTX (poursuite du MTX) ou Tofa + PBO (arrêt du MTX). Il s’agit d’un essai de non-infériorité avec, pour hypothèse, que la différence de variation du DAS28-VS entre les 2 groupes 24 semaines après l’arrêt du MTX ne dépasserait pas 0,6 point.

Á la fin de la 1re partie de l’étude, sur 694 PR traitées initialement par l’association Tofa + MTX pendant 24 semaines, 530 patients ont atteint l’objectif d’un CDAI ≤ 10. Ils ont été randomisés en 2 bras : 264 dans le groupe Tofa + MTX et 266 dans le groupe Tofa + PBO. Après 24 semaines supplémentaires, la variation du DAS28-VS était de 0,03 dans le groupe Tofa + MTX et de 0,33 dans le groupe Tofa + PBO, soit une différence de 0,30 (IC95 : 0,12-0,48) entre les 2 bras. La non-infériorité du Tofa seul par rapport à l’association avec le MTX était donc démontrée. Cependant, à la fin de l’étude, 77,1 % des patients étaient en faible activité dans le groupe Tofa + MTX contre 65,2 % dans le groupe Tofa +PBO. La tolérance était bonne, les effets indésirables étaient ceux habituellement rencontrés avec les 2 traitements et également répartis entre les groupes.

Pour les PR au moins en faible activité avec l’association Tofa + MTX, l’arrêt du MTX était non inférieur à sa poursuite. Il existait néanmoins une tendance à une augmentation de l’activité clinique avec numériquement moins de PR en faible activité. Cela doit donc inciter à la prudence lorsqu’on envisage l’arrêt du MTX, surtout pour les patients qui ne sont pas en rémission, d’autant que les données d’évolution structurale n’ont pas été montrées. 



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