Les facteurs prédictifs d’une progression de l’atteinte radiographique rachidienne dans les spondyloarthrites sont l’atteinte radiographique antérieure des vertèbres, le sexe masculin et les poussées inflammatoires. Y a-t-il une différence de progression radiographique rachidienne entre les SpA radiographiques (r-axSpA, définies par une atteinte radiographique des sacro-iliaques) et le SpA non radiographiques (nr-axSpA) ?

Pour répondre à cette question, des patients atteints de SpA selon les critères ASAS, sans ankylose rachidienne à l’inclusion et pour lesquels au moins 2 séries de radiographies espacées de 2 ans étaient disponibles, ont été sélectionnés à partir d’une cohorte suisse.

La progression radiographique était définie par une augmentation ≥ 2 points du score mSASSS, sur les radiographies interprétées en aveugle des données cliniques par 2 lecteurs différents. Une régression logistique était réalisée pour identifier les facteurs prédictifs de progression radiographique. Un ajustement sur les facteurs confondants potentiels a été réalisée (sexe, score ASDAS, utilisation d’anti-TNF⍺, temps entre 2 évaluations radiographiques).

506 patients ont été inclus : 88 r-axSpA et 418 nr-axSpA. Dans le groupe r-axSpA, on observait plus d’hommes, une durée d'évolution de la maladie plus longue, et plus de traitements anti-TNF⍺.
La progression radiographique rachidienne était plus importante pour les r-axSpA que pour les nr-axSpA (OR = 0,33 ; IC₉₅ : 0,13 -0,83) (figure).

La présence d’une sacro-iliite radiographique était associée à l’apparition d’un premier syndesmophyte (OR = 0,09 ; IC₉₅ : 0,02-0,36).

Sur 2 ans de suivi, la progression radiographique sur le rachis apparaît plus nettement dans la SpA radiographique que dans la SpA non radiographique. On peut se demander si ces formes partagent les mêmes mécanismes physiopathologiques ou s’il s’agit vraiment de phénotypes différents !