Le méthotrexate (MTX) représente la pierre angulaire du traitement de la polyarthrite rhumatoïde. L’utilisation du MTX est associée au développement de pneumopathies d’hypersensibilité et, de manière plus controversée, a parfois été associée aux pneumopathies interstitielles diffuses (PID) observées dans la PR. Par conséquent, l’influence du MTX sur le développement de la PR-PID fait encore l’objet de débats.

Dans cette étude cas-témoins  internationale de coordination française, un total de 482 PR avec PID ont été comparées à 741 PR sans PID. L’effet de l’utilisation de MTX sur l’apparition d’une PR-PID a été évalué en prenant en compte les facteurs confondants classiques (âge, sexe, tabagisme, durée d’exposition au MTX, etc.). L’analyse exploratoire a été réalisée dans une cohorte française (100 PR avec PID et 165 PR sans PID) et étendue à des cohortes de réplication (Brésil, Italie, Mexique, Royaume-Uni et États-Unis).

L’analyse dans l’ensemble des cohortes montrait une corrélation inverse significative entre l’exposition au MTX et le développement d’une PR-PID (odds-ratio = 0,41 ; IC₉₅ : 0,27-0,63 ; p < 0,0001) (figure). Les résultats étaient identiques quel que soit le type de PR-PID (pneumopathie interstitielle non spécifique versus pneumopathie interstitielle commune). L’atteinte interstitielle pulmonaire chez les patients PR exposés au MTX se développait plus tardivement que chez les patients PR non exposés au MTX (11,5 ± 10,6 versus 3,7 ± 7,1 années après le début de la PR, p < 0,0001).

Une deuxième étude observationnelle menée au Danemark, à partir de la cohorte DANBIO (OP0232), ne trouve pas non plus de surrisque de développer une PR-PID (hazard-ratio = 1,00 ; IC₉₅ : 0,78-1,27) après exposition au MTX.

Cette étude cas-témoins internationale suggère que le MTX n’est pas un facteur prédisposant au développement d’une PID dans la PR et qu’il pourrait même avoir un effet protecteur.