La meibographie, un nouvel outil d’étude de la rosacée oculaire de l’enfant
Le diagnostic de rosacée oculaire est parfois difficile, car il s’agit d’une maladie rare de l’enfant d’évolution chronique, avec des crises intermittentes d’érythème oculaire, de photophobie et de larmoiement.
Parallèlement, de nouveaux examens paracliniques de la DGM sont disponibles, notamment interférométrie et meibographie. L’objectif de ce travail était l’étude de l’atteinte du film lipidique lacrymal et des glandes de Meibomius (GM) dans la rosacée oculaire de l’enfant grâce à la meibographie et à l’interférométrie. Cette étude rétrospective a été menée sur 30 patients âgés de moins de 16 ans ayant bénéficié d’un LipiView® permettant d’évaluer la morphologie des GM inférieures par meibographie infrarouge (figure 1),
l’épaisseur du film lipidique des larmes par interférométrie et le clignement.
Les résultats de la meibographie (figure 2)
indiquent que 21 patients sur 30 ont une atteinte asymétrique avec un taux très élevé d’atrophie des GM pour de jeunes enfants. L’interférométrie relève une diminution de l’épaisseur moyenne du film lipidique à 65,4 μm (normalité > 80).
Les auteurs soulignent un possible biais de recrutement avec une majorité des patients classés en stade sévère car sous ciclosporine.
La meibographie interpelle avec des atrophies majeures des GM alors qu’il s’agit de jeunes enfants.
L’interférométrie doit être interprétée en tenant compte du taux de clignement abortif. L’épaisseur du film lipidique des larmes apparaît plutôt conservée. Les auteurs s’interrogent sur un possible mécanisme de compensation devant la corrélation incertaine entre l’atrophie des GM et l’épaisseur lipidique.
Il s’agit de la première étude évaluant la structure et la fonction meibomiennes dans la rosacée de l’enfant.
