Seattle, 19-22 février 2023
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Syndrome de LEVI : un nouvel acronyme dans le champ de la PrEP injectable
HPTN 083 (> 4 500 HSH et femmes transgenres) et HPTN 084 (> 3 200 femmes cisgenres) sont des études randomisées, double bras, qui ont démontré que la PrEP injectable à action prolongée par le cabotégravir (CAB-LA) était supérieure à la prise orale quotidienne de ténofovir disoproxil fumarate/emtricitabine (TDF/FTC). Ce qui a permis d'obtenir le feu vert de la FDA pour ce produit en décembre 2021.
Le but de cette présentation est de décrire le "long-acting early viral inhibition”, ou syndrome de LEVI. Six infections VIH incidentes ont été détectées sous cabotégravir sur 2 282 participants du bras CAB. 28 autres infections sont survenues, dont 16 sans exposition récente au CAB (> 6 mois), 4 VIH+ à l’inclusion, 3 infections au cours de la phase orale, 1 après décalage d’injection et 2 après reprise des LA.
La caractérisation de ces 6 infections a conduit à la définition d'un nouveau syndrome qui survient chez les personnes qui contractent une infection par le VIH dans le cadre de la PrEP CAB-LA.
Dans ces études, les évaluations virologiques comprenaient l'utilisation d'un test antigène/anticorps sérologique classique, un test discriminatoire, des dosages de CV, un test ADN VIH ultrasensible et un génotypage VIH avec CV ultrasensible.
Les infections survenues dans les 6 mois suivant l'exposition au CAB-LA présentaient des caractéristiques cliniques et de laboratoire distinctes de celles habituellement observées lors d'une primo-infection. Le tableau suivant permet de résumer les différences.
Des infections se sont produites sans exposition récente au CAB, dont seulement 7 ont été détectées à l'aide d'algorithmes standard de dépistage et les autres diagnostics ont été retardés. Des mutations majeures de résistance à l’InSTI ont été observées dans 7 cas. La détection retardée de l'infection dans ce contexte peut conduire à l'administration non nécessaire de CAB-LA, entraîner un délai d’initiation des ARV, un risque de transmission et d’émergence de résistance. Dans HPTN 083, une résistance a été décrite chez 10/18 sous CAB dans les 6 mois suivant le diagnostic de VIH. En revanche, aucun cas de résistance n’a été décrit quand le diagnostic de VIH a été fait plus de 6 mois après la dernière injection de CAB, d’où l’importance probablement d’utiliser des CV ultrasensibles dans cette population sous CAB pour détecter une infection précoce. Les recommandations de la FDA sont d’utiliser la PCR HIV pour le diagnostic de ces rares infections sous CAB injectable en PrEP.