Clinical Trials on Alzheimer’s Disease
San Francisco, 29 novembre-2 décembre 2022
Envoyer à un confrère
Merci de saisir l’e-mail de votre confrère :
Prise en charge multidomaines pour réduire le déclin cognitif : ça marche !
Une publication récente dans le Lancet suggère que la prise en charge de 12 facteurs de risque pourrait réduire le risque des démences de 40 % (Lancet Neurology 2020). Cependant, les résultats des essais de prévention restent controversés (effets bénéfiques dans l’étude FINGER, mais absence d’effet dans les études MAPT et preDIVA).
L’étude SMARRT est une étude randomisée américaine ayant évalué chez des sujets avec des facteurs de risque de démence le bénéfice d’une intervention de santé personnalisée (coach, outils digitaux et recours à des médecins de soins primaires si besoin), en comparaison de l’éducation en santé non personnalisée (distribution de documents). Les patients étaient inclus s’ils présentaient au moins 2 facteurs de risque de troubles neurocognitifs (hypertension artérielle mal contrôlée, diabète mal contrôlé, dépression, troubles du sommeil, sédentarité, isolement social, tabagisme actif, prise de médicaments pouvant affecter la cognition).
Le critère principal de jugement était le fonctionnement cognitif à 2 ans évalué par une batterie de tests neuropsychologiques portant sur la cognition globale, la mémoire verbale, l’attention, les fonctions exécutives et le langage. Les critères de jugement secondaires étaient le contrôle des facteurs de risque vasculaire et la qualité de vie.
Au total, 172 sujets ont été inclus, d’âge moyen 75,7 ans dont 60 % de femmes. Les principaux facteurs de risque étaient l’absence d’activité physique (80 %), l’hypertension non contrôlée (50 %), les troubles du sommeil (48 %), la iatrogénie (20 %), la dépression (17 %), le diabète non contrôlé (10 %), l’isolement social (10 %) et le tabagisme (8 %).
Après 2 ans de suivi, les participants du groupe intervention multidomaines personnalisée présentaient une amélioration significative de 80 % du fonctionnement cognitif en comparaison du groupe contrôle (figure 1, changement du score composite cognitif Z score = 0,15 DS (0,04-0,26) ; p = 0,008). De même, une amélioration significative de la prise en charge des facteurs de risque de démence était observée dans le groupe intervention multidomaines personnalisée (figure 2). Les principaux facteurs améliorés étaient le sommeil, le diabète, la dépression et l’isolement social. La qualité de vie à 2 ans a aussi été significativement améliorée dans le groupe intervention. À noter que ces bénéfices ont été observés même en période de pandémie de Covid.
En résumé, une intervention multidomaines personnalisée chez des sujets avec des facteurs de risque modifiables de démence améliore significativement les fonctions cognitives et la prise en charge de ces facteurs, après 2 ans de suivi. Il ne reste plus qu’à trouver les coachs !