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Intérêt en clinique de l’utilisation des antibiogrammes rapides

D'après Pilmis B et al., Eur J Clin Microbiol Infect Dis 2020;39(7):1373-77, actualisé

Le diagnostic et la prise en charge des infections urinaires impliquent généralement un délai microbiologique de 48 heures pour obtenir les résultats d’un antiogramme. Dans un contexte de multirésistance aux antibiotiques, la réduction du délai d'obtention des résultats de l'antibiogramme est un élément essentiel, permettant un traitement adapté plus rapide. Cette étude prospective monocentrique française a été menée sur des échantillons urinaires répondant à 2 critères : leucocyturie significative > 50/mm3 et présence exclusive de bacilles à Gram négatif à l'examen direct. Les antibiogrammes ont été réalisés par inoculation directe sur gélose Mueller-Hinton Rapid-SIR (MHR-SIR) versus méthode standard (EUCAST- gélose de Mueller-Hinton). Les auteurs ont ensuite évalué le temps d'adaptation aux antibiotiques par l'équipe médicale en fonction des résultats de l'antibiogramme rapide. Les patients étaient exclus de l'étude en cas de bactériurie asymptomatique ou en l'absence de données cliniques. Soixante-dix patients ont été inclus. L'âge moyen des patients était de 68,8 ans (± 21,3). Les traitements antibiotiques empiriques comprenaient principalement des céphalosporines de 3e génération (n = 33), des fluoroquinolones (n = 15), des β-lactamines/inhibiteurs de β-lactamase (n = 7), de la fosfomycine et de la nitrofurantoïne (n = 5, chacun). Le temps moyen pour obtenir les résultats de l’antibiogramme par la technique rapide a été de 7,2 h (± 1,6 h). L'adaptation du traitement grâce aux résultats de l’antibiogramme rapide a été réalisée pour 29 patients (41 %) avec un passage précoce aux antibiotiques oraux, une désescalade ou une escalade thérapeutique dans respectivement 72,3, 30 et 11 % des cas (figure).

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Le gain de temps de l’antibiogramme rapide par rapport à la technique standard a été de 42,6 h (± 16,7). Au total, cette étude montre que les résultats des antibiogrammes rapides, utilisant la méthode MHR-SIR directement à partir de l’échantillon d’urine, peuvent être obtenus 40 h plus tôt qu’avec un antibiogramme classique. Elle démontre également un impact clinique significatif sur la sélection et la réduction du spectre de l'antibiothérapie. D’autres études sont désormais nécessaires pour évaluer l’intérêt de cette approche pour réduire la sélection de bactéries résistantes au sein du microbiote du patient.


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