• Avec le soutien institutionnel de
    Lilly

Données de survie de l’essai OLYMPIA

D'après Geyer CE Jr et al. OLYMPIA clinical trial steering committee and investigators. Overall survival in the OLYMPIA phase III trial of adjuvant olaparib in patients with germline pathogenic variants in BRCA1/2 and high-risk, early breast cancer. Ann Oncol 2022;33(12):1250-68

Les données de l’étude OLYMPIA évaluant l’olaparib en situation adjuvante ont déjà été publiées dans le New England Journal of Medicine, simultanément à la présentation des résultats positifs de l’objectif principal (la survie sans maladie invasive) lors de l’ASCO® 2021 [1]. Les données de survie globale n’étaient alors pas encore matures.

Dans cette large étude randomisée de phase III, 1 836 patientes atteintes d’un cancer du sein HER2− avec mutation constitutionnelle de BRCA et à haut risque de récidive étaient randomisées après la fin de leur traitement local et systémique (néo)adjuvant, entre olaparib et placebo pour 1 an (figure 1).

EOS12 RdP OLYMPIA LEDU-FB-dia1

L’actualisation des données de survie avec un suivi médian de 3,5 ans confirme le bénéfice en matière de survie sans maladie invasive. Le taux de survie sans maladie invasive à 4 ans est de 82,7 % dans le groupe olaparib et de 75,4 % dans le groupe placebo (HR = 0,63 ; IC95 : 0,50‑0,78 ; p < 0,001). L’amplitude du bénéfice est identique pour la survie sans récidive à distance (HR = 0,61 ; IC95 : 0,48-0,77).

Un bénéfice en termes de survie globale est également mis en évidence lors de cette 2de analyse intermédiaire préplanifiée. La survie globale à 4 ans est de 89,8 % dans le groupe olaparib et de 86,4 % dans le groupe placebo (HR = 0,68 ; IC95 : 0,47‑0,97 ; p = 0,009) (figure 2). Le bénéfice de l’olaparib en survie sans maladie invasive et survie globale était homogène dans tous les sous-groupes, notamment selon le type de mutation germinale BRCA (BRCA 1 ou 2), l’expression des récepteurs hormonaux (RH+ ou triple-négatif), l’exposition préalable aux platines ou le moment d'administration de la chimiothérapie (néoadjuvant ou adjuvant). Les analyses des sous-groupes doivent être interprétées avec précaution : il s’agit d’une analyse qui reste précoce avec peu d’événements.

EOS12 RdP OLYMPIA LEDU-FB-dia2

Concernant la tolérance, 76,1 % des patientes ont reçu plus de 11 mois de traitement sur les 12 prévus, et 25 % des patients ont dû avoir une réduction de dose d’olaparib. Les toxicités de grade 3/4 (24,5 % dans le groupe olaparib) sont très largement hématologiques. Il n’y a pas de signal délétère, notamment concernant le risque de cancer secondaire ou de myélodysplasie (0,2 %). Le suivi est cependant très/trop court et sera maintenu jusqu’à 10 ans. 

Ce que cet article apporte à ma pratique

Ces résultats sont clairement très positifs et confirment de nouveau l’intérêt du ciblage des réparations de l’ADN avec les inhibiteurs de PARP dans cette population BRCA muté. Cela confirme l’absolue nécessité d’obtenir dès le stade précoce l’information sur le statut BRCA chez les patientes atteintes d’un cancer du sein HER2− à haut risque de récidive.

Dans la population RH+, la place de l’olaparib est facilement définie par l’absence de bénéfice en survie globale démontrée pour le moment dans l’essai MonarchE et l’absence de remboursement de l’abémaciclib en situation adjuvante.

Dans la population triple-négative, aucun essai n’a pu comparer la capécitabine à l’olaparib en cas de réponse incomplète chez les patientes mutées BRCA. Cependant, l’amplitude du bénéfice en termes de survie sans maladie et de survie globale doit nous orienter vers l’olaparib en adjuvant dans cette situation. Quid cependant de l’association avec le pembrolizumab, non étudiée dans l’essai KEYNOTE-522 ?


Références

1. Tutt ANJ et al. Adjuvant olaparib for patients with BRCA1- or BRCA2-mutated breast cancer. N Engl J Med 2021;384:2394–405.


Découvrez nos publications