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Atézolizumab chez les patients atteints d’une fibrose pulmonaire


La fibrose pulmonaire (FP) est l’une des comorbidités les plus courantes avec un mauvais pronostic chez les patients atteints d’un CBNPC. Deux petits essais à un seul bras avec le nivolumab ont révélé une efficacité sûre et prometteuse chez les patients atteints de CBNPC prétraités avec une FP légère.

Dans cet article, Ikeda et al. rapportent les résultats d’un essai de phase II multicentrique à un seul bras visant à évaluer la sécurité et l’efficacité de l’atézolizumab chez les patients atteints d’un CBNPC prétraité, avec une FP idiopathique.

Au total, 17 patients ont été inclus. Les critères de définition de la FP comprennent : 

  1. scanner thoracique à haute résolution révélant une ombre réticulaire avec prédominance basale et périphérique suggérant une FP ; 
  2. absence de cause connue (par exemple : infection, pneumoconiose, médicament, sarcoïdose et maladie vasculaire du collagène) ; 
  3. pourcentage de capacité vitale forcée (CVF) supérieur ou égal à 70 % ; 
  4. pourcentage de capacité de diffusion du monoxyde de carbone supérieur ou égal à 35 %.

Les patients ont reçu de l’atézolizumab (1 200 mg) toutes les 3 semaines jusqu’à progression de la maladie, apparition d’une exacerbation aiguë de la FP et apparition d’effets indésirables inacceptables liés à l’immunothérapie.

Le principal critère d’évaluation était le taux de survie à un an. L’âge médian était de 70 ans, et 16 patients (94,1 %) étaient de sexe masculin. Le pourcentage médian de CVF et le pourcentage de DLco au départ étaient respectivement de 85,4 % et 54,4 %.

La médiane des cycles d’immunothérapie délivré était de 3. L’incidence des pneumopathies était de 29,4 % (5 sur 17) tous grades confondus, 23,5 % (4 sur 17) de grade égal ou supérieur à 3, et 5,9 % (1 sur 17) de grade 5. Le délai médian entre le début du traitement et l’apparition de la pneumopathie était de 36 jours.

En regardant les caractéristiques cliniques entre les patients qui ont développé une pneumopathie (n = 5) et ceux qui n’en ont pas eu (n = 12), les auteurs ont pu constater comme facteurs de risque associés à la pneumopathie le poids (p = 0,049), le taux d’hémoglobine (p = 0,013) significativement plus bas et des taux sériques de protéine C-réactive (p = 0,014) plus élevés.

Par la suite, l’analyse univariée n’a pas permis d’identifier un facteur de risque statistiquement significatif pour l’apparition d’une pneumopathie, mais a suggéré qu’un poumon en nid d’abeille pourrait être un potentiel facteur de risque (OR : 12,0 ; IC95 : 0,936-154,0 ; p = 0,056) (tableau).

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Le principal critère d’évaluation, le taux de survie à un an, n’a pas pu être évalué. Le taux de réponse objectif et le taux de contrôle de la maladie étaient respectivement de 6,3 % et 62,5 %. La durée médiane de survie sans progression était de 3,38 mois (IC95 : 0,84-5,93).

Les patients atteints de CPNPC avec une FP définie telle que par les critères de sélection de cette étude peuvent avoir un risque accru de pneumopathie.

Ce que cet article apporte à ma pratique :

  • Les patients atteints d’un CBNPC et d’une FP ont normalement un pronostic plus défavorable.
  • Des études préliminaires avec le nivolumab ont révélé une efficacité sûre et prometteuse chez les patients atteints de CPNPC prétraité avec une FP idiopathique légère.
  • Au total, 17 patients atteints d’un FP ont été enrôlés dans cet essai de phase II avec l’atézolizumab. L’incidence de la pneumopathie en cours de traitement était de 29,4 % (5 sur 17) et de 5,9 % (1 sur 17) pour des pneumopathies de grade 5.
  • Cette étude a été interrompue prématurément en raison de la forte incidence de pneumopathie.

À retenir

Les patients atteints d’un CBNPC avec une FP, telle que définie par les critères de sélection de l’étude, pourraient présenter un risque accru de développer une pneumopathie induite pat l’immunothérapie.

Immunothérapie : déconseillée pour les patients atteints d’une fibrose pulmonaire.


Références

1. Ikeda S et al. A phase 2 study of atezolizumab for pretreated NSCLC with idiopathic interstitial pneumonitis. J Thorac Oncol 2020;15(12):1935-42.


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