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Chimiothérapie de sauvetage après une immunothérapie dans les CBNPC


Les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire (ICP) ont rapidement été établis comme traitement de référence pour les patients atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) avancé, tant en deuxième ligne (nivolumab, pembrolizumab et atézolizumab) que, plus récemment, en première ligne. 

Dans la plupart des cas, pour les patients qui ont évolué après un ICP en première ou en deuxième ligne de thérapie, la chimiothérapie, lorsqu’elle est possible, reste la seule option viable.

Bersanelli et al. présentent les résultats d’une étude rétrospective multicentrique, impliquant 20 centres, dont l’objectif principal est de décrire le résultat clinique de patients traités par une chimiothérapie de sauvetage après une immunothérapie (CSAI). Le principal critère d’évaluation de l’étude était la survie globale (SG). Les critères d’évaluation secondaires étaient la survie sans progression, le taux de réponse global et la toxicité.

La population de l’étude comprenait 342 patients ayant reçu des CSAI de novembre 2013 à juillet 2019. L’âge médian était de 66 ans (fourchette : 34-86 ans) ; la plupart des patients étaient de sexe masculin (61,4 %), 22,5 % avaient un performance status (ECOG PS) de 2, et la majorité des patients étaient atteints d’un adénocarcinome (71 %). Les CSAI ont été administrés en deuxième ligne dans 86 cas (25,1 %), en troisième ligne dans 197 cas (57,6 %) et en quatrième ligne ou en ligne supplémentaire dans 59 cas (17,3 %). La majorité des patients (38,9 %) ont reçu une chimiothérapie à base de taxane au cours de différentes lignes.

Parmi les 86 patients qui ont été traités avec une CSAI en deuxième ligne, 67 (78 %) ont reçu un doublet à base de platine. Le taux de contrôle de la maladie en cours de traitement par ICP a été associé à une meilleure survie au traitement ultérieur : la SG médiane était de 8,3 mois (IC95 : 5,9-10,6) pour les patients ayant obtenu une réponse partielle ou complète ou une maladie stable au ICP contre 5,7 mois (IC95 : 4,8-6,6) pour les patients qu’ont eu une progression comme meilleure réponse (HR = 0,68 ; IC95 : 0,52-0,89, p = 0,005).

Le taux de réponse global était de 22,8 % (77 réponses partielles et 1 réponse complète) ; 40,6 % des patients étaient réfractaires aux CSAI et 22,8 % ont présenté une stabilité de la maladie comme meilleure réponse (le taux de contrôle de la maladie était de 45,6 %) ; 13,7 % de patients ne pouvaient être évalués, principalement à cause d’une aggravation clinique et du décès avant l’évaluation radiologique.

Le sexe féminin (HR = 1,54 ; IC95 : 1,15-2,06 ; p = 0,004), un bon performance status (HR = 3,93 ; IC95 : 2,47-6,26 ; p < 0,0001) et le contrôle de la maladie en cours d’ICP (HR = 0,68 ; IC95 : 0,52-0,9), p = 0,006) sont les variables qui ont montré un avantage en termes de SG à l’analyse multivariée.

En combinant ces trois variables, les auteurs ont créé un score pronostique post-ICP. Ils ont ensuite utilisé une stratification en trois groupes de risque : score 0-1 (bon pronostic), score 2 (pronostic intermédiaire) et score 3-4 (mauvais pronostic) (tableau). Les courbes de SG, en fonction de la stratification des scores, sont présentées dans la figure.

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Les auteurs concluent en soulignant une activité prometteuse des CSAI, soutenant l’hypothèse selon laquelle une immunothérapie antérieure pourrait augmenter la sensibilité de la tumeur à la chimiothérapie suivante ; la réponse initiale aux ICP pourrait avoir un rôle prédictif sur la réponse aux SCAI suivantes.

Ce que cet article apporte à ma pratique :

  • Dans la plupart des cas, pour les patients atteints CBNPC en progression après un ICP, la chimiothérapie reste la seule option hormis l’inclusion dans un essai thérapeutique.
  • Les auteurs ont analysé les résultats de 342 patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules qui ont reçu une CSAI après un ICP. 
  • La SG médiane était de 6,8 mois ; la SSP médiane était de 4,1 mois. 
  • Le taux de contrôle de la maladie en cours de traitement par ICP a été associé à une meilleure survie au traitement ultérieur.
  • Un score post-ICP a été construit en combinant les facteurs prédictifs de la survie.

À retenir

Pour les auteurs, une immunothérapie antérieure à une CSAI pourrait augmenter la chimio sensibilité de la tumeur. L’utilisation du score post-ICP pourrait aider les cliniciens dans le choix thérapeutique. 

Chimiothérapie après une immunothérapie : une option valide dans la prise en charge du CBNPC.


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