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Ponatinib dans les CBNPC avec réarrangements de RET


Les réarrangements de RET ont récemment émergé comme nouveaux drivers oncogéniques d’impact dans le CBNPC. Cependant, il n’y a pas d’inhibiteurs de RET approuvés à ce jour. Ces altérations moléculaires sont impliquées dans l’oncogenèse de 1 à 2 % des CBNPC. Dans des essais prospectifs, le cabozantinib, le vandétanib, le lenvatinib et le RXDX-105 ont montré des réponses objectives allant de 15 à 47 %. Un nouvel inhibiteur multikinase, le ponatinib, a une AMM dans la leucémie myéloïde chronique et a montré une activité anti-tumorale sur des modèles précliniques de souris ayant le plus fréquemment des réarrangements de RET (KIF5B-RET).

L’objectif de cet essai de phase 2 multicentrique [1] était d’évaluer l’efficacité et la tolérance du ponatinib, chez des patients atteints de CBNPC avec un réarrangement de RET en 2e ligne et plus. Le critère de jugement principal était la réponse objective selon les critères RECIST 1.1. À noter que l’étude devait inclure 20 patients au total mais, devant la difficulté d’inclusion et l’effet clinique limité, l’étude a été stoppée prématurément.

Les patients recevaient per os 30 mg/jour de ponatinib en association à de l’aspirine (81 ou 365 mg/jour) et une statine pour prévenir le risque de thrombose artérielle connu.

Au total, 9 patients ont reçu le ponatinib après une médiane de 3 lignes de traitement. Leur âge médian était de 58 ans, 67 % étaient non fumeurs, 56 % étaient des femmes, tous les patients avaient un adénocarcinome et 90 % présentaient des métastases cérébrales. Le réarrangement KIF5B-RET était le plus fréquent (50 %). Sur les 9 patients, 3 avaient déjà eu un inhibiteur multi-kinase anti-RET : cabozantinib, sunitinib et RXDX-105.

Aucune réponse objective n’a été mise en évidence. Le taux de contrôle de la maladie était de 56 % avec 5 stabilités. Avec un suivi médian de 9,33 mois, la survie sans progression et globale étaient de 3,8 (IC95 : 1,83-5,3) et 17,47 (IC95 : 6,57-19,2) mois, respectivement.

Les effets secondaire, tous grades confondus, les plus fréquents étaient : rash (56 %) ; constipation, diarrhée (44 %), douleur abdominale, nausée et sécheresse cutanée (22 %). Le seul grade 3 observé était une sécheresse cutanée chez 1 patient. Aucune thrombose artérielle n’a été notée. 5/9 patients ont nécessité une interruption à cause de ces effets secondaires.

En conclusion, le ponatinib n’a pas démontré d’efficacité chez les patients atteints d’un CBNPC RET-arrangés en 2e ligne et plus.

Ce que cet article apporte à ma pratique :

  • Les réarrangements de RET surviennent dans 1-2 % des CBNPC.
  • Un profil plutôt jeune et non fumeur est associé à ces anomalies avec un tropisme métastatique cérébrale.
  • Le ponatinib n’est pas un bon candidat pour les CBNPC avec réarrangement de RET
  • Des nouvelles molécules apparaissent comme efficaces dans ces altérations génétiques (selpercatinib et pralsetinib) en 1re ligne ou plus.
  • Il est important de rechercher les réarrangements de RET chez tous les adénocarcinomes au diagnostic et même au-delà si aucun driver oncogénique n’a été mis en évidence.


Références

1. Gainor JF et al. A phase II study of the multikinase inhibitor ponatinib in patients with advanced, RET-rearranged NSCLC. JTO Clinical and Research Reports 2020;1(3):100045.


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