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Une efficacité du nivolumab quel que soit l'âge ?


Le nivolumab, par rapport au docétaxel, a montré un bénéfice incontestable en 2e ligne dans les cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC) grâce aux études CheckMate 017 et 057. L’essai prospectif et multicentrique, CheckMate 153, réalisé au Canada et aux États-Unis, rapporte les données de tolérance, de qualité de vie chez des patients proches des conditions de vie réelle (1). Ainsi, cette étude prend en compte des patients de plus de 70 ans ou ayant un PS > 1, qui sont sous-représentés ou exclus des essais cliniques. L’objectif principal était l’incidence de toxicité grade 3 à 5 selon le CTCAE 4.0. Les objectifs secondaires étaient l’évolution de ces toxicités, la survie globale et la qualité de vie.

Cette étude a été menée d’avril 2014 à mai 2017 chez 1 426 patients recevant le nivolumab en monothérapie en 2e ligne. Parmi eux, 556 (39 %) ont plus de 70 ans et 128 (9 %) ont un PS = 2. La cohorte globale, le groupe > 70 ans et le groupe PS = 2 avaient respectivement un suivi médian de 7,9 ; 8,3 et 3,9 mois et une durée médiane de traitement de 3,2 ; 3,4 et 1,4 mois. Chacun des groupes ont bénéficié de la même intensité de dose et la progression ou le décès ont été les 2 raisons majoritaires pour l’arrêt du traitement.

Les décès ont été au nombre de 1 007 (71 %) ; 398 (72 %) et 114 (89 %) dans chaque groupe respectivement. De façon intéressante, on observe une médiane de survie globale similaire entre la population générale et ceux ayant > 70 ans : 9,1 [8,3-10,4] et 10,3 [8,3-11,5] mois, respectivement. Toutefois, les patients ayant un PS = 2 ont une survie globale très diminuée à 4 [3,1-6,2] mois (figure).

Revue de presse Assié A-figA

Revue de presse Assié A-figB

Revue de presse Assié A-figC

Concernant les toxicités, la catégorie PS = 2 a une incidence de 9 % de grade 3-5 tandis que les deux autres ont une incidence équivalente de 6 %. Les principales toxicités de grade 3-4 étaient fatigue (15 %) et diarrhée (5 %). Il n’y avait cependant pas de différence entre les groupes pour la survenue de toxicité grade 5, ni sur l’arrêt du traitement pour toxicité qui était de 5 % environ.

Enfin, la qualité de vie s’est améliorée dans tous les groupes, même chez les patients ayant un PS = 2.

En conclusion, cette étude conforte les données des essais pivots dans une population non sélectionnée.

Ce que cela implique dans ma pratique :

  • L’immunothérapie peut être proposée aux personnes de plus de 70 ans, probablement chez des patients ayant peu de comorbidités (comme rapporté à l’IASLC 2019 (2).
  • Aucun bénéfice et majoration des toxicités de l’immunothérapie pour les patients ayant un PS > 1.
  • Amélioration de la qualité de vie et donc ne pas oublier la prise en charge sociale des patients qui devient plus importante.
  • Importance de mener des études spécifiques pour la population âgée souvent sous-représentée dans les essais cliniques, comme l’étude française ELDERLY de l’IFCT qui est en cours.

Références

1. Spigel D et al. Safety, efficacy, and patient-reported health-related quality of life and symptom burden with nivolumab in patients with advanced non-small cell lung cancer, including patients aged 70 years or older or with poor performance status (CheckMate 153). J Thorac Oncol 2019;14:1628-39.

2. Assié JB et al. P2.04-03 Nivolumab Outcomes in Octogenarian Patients with Advanced Non-Small Cell Lung Cancer in French Real-World Setting. J Thorac Oncol 2019;14(10 Suppl):S708.


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