Étude QUATUOR : 4 jours on et 3 jours off, ça marche !
Cette étude française (ANRS 170) avait pour principal objectif d’établir l'efficacité et la sécurité d'un traitement ARV d'entretien de 4 jours et 3 jours (intermittent) par rapport à un traitement d'entretien standard de 7 jours (continu). Dans le cadre d'un essai de non-infériorité randomisé, ouvert, multicentrique et parallèle, ont été randomisés (1:1) des adultes infectés par le VIH-1 ayant une CV inférieure à 50 copies par ml depuis plus de 12 mois et ne présentant pas de mutations de résistance aux médicaments, soit pour un traitement intermittent, soit pour la poursuite de leur traitement existant, avec une stratification en fonction du 3e agent (IP, INNTI ou INI). Les participants ont été recrutés dans 59 hôpitaux. Les principaux critères d'exclusion étaient un taux de cellules CD4 inférieur à 250 cellules/mm3 et une infection chronique par VHB. Le critère d'évaluation principal était la proportion de participants de la population en intention de traiter modifiée (ITTm) en succès thérapeutique à S 48 (CV <50 copies/ml sans modification de la stratégie, FDA snapshot), avec une marge de non-infériorité de 5 %. Du 7 septembre 2017 au 22 janvier 2018, 850 participants ont été sélectionnés et 647 participants inclus pour être randomisés (1:1) pour le traitement intermittent ou le traitement continu. La population en ITTm comprenait 636 participants (318 par groupe). À S 48, l’objectif de l’essai a été atteint avec un succès virologique qui a été observé chez 304 (95,6 %) des 318 participants du groupe traitement intermittent et 308 (96,9 %) des 318 participants du groupe traitement continu (différence ajustée -1,3 %, IC95 : -4,2 à 1,7) (figure).

Six (1,9 %) participants du groupe traitement intermittent et quatre (1,3 %) participants du groupe traitement continu ont présenté un échec virologique. Des effets indésirables de grade 3-4 ont été rapportés chez 29 (9 %) participants du groupe traitement intermittent et 39 (12 %) participants du groupe traitement continu (p = 0-320). Les marqueurs de satisfaction dans la vie quotidienne se sont améliorés chez 153 (59 %) des 258 participants du groupe traitement intermittent vs 19 (7 %) des 255 participants du groupe traitement continu (p < 0,0001). Les coûts du traitement antirétroviral étaient 43 % moins élevés dans le groupe traitement intermittent que dans le groupe traitement continu (p < 0,0001). Ces résultats démontrent donc la non-infériorité de la stratégie d’un traitement d'entretien de 4 jours consécutifs de traitement et de 3 jours de repos par rapport à la trithérapie ART continue standard sur 48 semaines, avec des avantages en termes de coût et de degré de satisfaction vis-à-vis du traitement. C’est donc une option thérapeutique potentiellement efficace pour des patients observants sous réserve d’utiliser une association d’ARV présentant un niveau élevé de barrière génétique à la résistance.







