Réduction des contacts sexuels avec des partenaires non stables et moindre utilisation de la PrEP chez les HSH en Belgique au cours des premières semaines du confinement lié au Covid-19 : résultats d'une enquête en ligne
L’objectif de cette enquête était d’examiner les changements dans la fréquence de survenue de rapports sexuels avec des partenaires non stables parmi des HSH en Belgique au cours des premières semaines du confinement lié au Covid-19 et les associations avec les facteurs sociodémographiques, les pratiques sexuelles, la drogue, l'alcool et l'utilisation de la prophylaxie pré-exposition (PrEP). Un objectif secondaire était d'explorer les changements dans l'utilisation de la PrEP et le besoin de suivi de la PrEP. Il s’agit d’une enquête transversale en ligne. Le questionnaire était disponible en néerlandais, français et anglais, entre le 10 et le 27 avril 2020, et diffusé par l'intermédiaire d'organisations de santé sexuelle et d'organisations de lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, queers ou intersexes dans toute la Belgique. Les critères d'éligibilité comprenaient le fait d'être âgé de 18 ans ou plus, de ne pas être exclusivement hétérosexuel et de vivre ou d'être né en Belgique. Les résultats portent sur 694 HSH : les rapports sexuels avec des partenaires non stables ont diminué de 59,1 à 8,9 % au cours des premières semaines du confinement (figure).
Ceux qui avaient des rapports sexuels avec des partenaires non stables étaient significativement plus susceptibles d'être séropositifs, d'utiliser la PrEP ou d'avoir des pratiques sexuelles telles que le sexe en groupe, le chemsex et le travail du sexe, avant le confinement. Parmi ceux qui utilisaient la PrEP avant le confinement, 47,0 % ont cessé d'utiliser la PrEP, 19,7 % ont utilisé la PrEP à la demande et 33,3 % ont utilisé la PrEP quotidienne pendant le confinement (tableau).
Près des deux tiers des utilisateurs de la PrEP ont eu un rendez-vous de soins de PrEP dans les semaines précédant le confinement, et une minorité a bénéficié d'un suivi ailleurs ou en ligne. Certains utilisateurs de la PrEP avaient des inquiétudes quant à leur suivi.
Les auteurs en concluent que les HSH ont considérablement réduit les contacts sexuels avec des partenaires non stables au cours des premières semaines du confinement lié au Covid-19, ce qui suggère que le risque de transmission du VIH et des IST au cours de cette période était faible. Ils recommandent de garantir l'accès aux services de santé sexuelle, tels que le dépistage du VIH et le suivi de la PrEP, pour le petit groupe ayant des partenaires sexuels multiples et s'adonnant à des pratiques sexuelles telles que le chemsex, ou les rapports sexuels en groupe, y compris en période de menace pandémique.







