Taux de séroconversion élevé après la vaccination par le vaccin ARNm BNT162b2 contre le SARS-CoV-2 chez les PVVIH avec une virémie élevée
Cette étude du groupe COVAXID, réalisée en Suède, portant sur le vaccin à ARNm BNT162b2 contre le SARS-CoV-2 chez 90 personnes infectées par le VIH sous traitement antirétroviral a démontré un taux élevé de séroconversion et des niveaux élevés d'anticorps IgG Spike après 2 doses de vaccin. Le vaccin a été bien toléré et n'a pas été associé à des élévations transitoires de la charge virale (CV). Toutefois, les taux d'anticorps IgG Spike étaient plus faibles chez les patients séropositifs que chez les témoins sains, en particulier chez ceux dont l'ARN du VIH était supérieur à 50 copies/mL au départ. Voici les résultats dans le détail : à l’inclusion, tous les patients étaient sous traitement antirétroviral (en moyenne 10,8 ans) et 80 % des patients étaient traités par des inhibiteurs de l'intégrase. Le nombre de lymphocytes T CD4+ était de 565 (280-723) cellules/mL, et 86 % des PVVIH avaient une CV inférieure à 50 copies/mL. Quarante (49 %) patients avaient un nadir de cellules T CD4+ inférieur à 200 cellules/mL. Il n'y avait pas de différence significative en termes d'âge, d'IMC ou de comorbidités entre le groupe PVVIH et le groupe témoin (n = 90). À J35 après la vaccination, le taux de séroconversion chez les PVVIH était de 98,7 % (78/79), et chez les témoins, de 100 % (n = 82). Cependant, les PVVIH ont développé des taux d'IgG Spike SARS-CoV-2 plus faibles que les témoins (p = 0,0012) (figure 1A), avec 1 613 (897-2 643) U/mL pour les PVVIH versus 2 192 (1 398-3 651) U/mL pour les témoins. Un seul patient n'a pas présenté de séroconversion, un homme âgé de 69 ans et atteint d'une maladie auto-immune, sans traitement immunosuppresseur. Un patient âgé de 34 ans, sans comorbidités particulières, a présenté une séroconversion à J35 avec des titres très faibles. Tous deux présentaient un faible taux de lymphocytes T CD4+, de 90 (14 %) et 40 (4 %) cellules/mL, respectivement. Les PVVIH dont la charge virale était supérieure à 50 copies/mL au départ présentaient des taux d'IgG Spike plus faibles que les patients dont la charge virale était inférieure à 50 copies/mL. En revanche, les taux d'IgG Spike n'étaient pas significativement différents entre les groupes lorsque la cohorte était stratifiée en fonction du nombre de cellules CD4 au départ (figure 1B), du nombre de cellules T CD4+ au nadir, de la durée du traitement antirétroviral, des comorbidités, de l'IMC ou du rapport CD4+/CD8+.








