La télémédecine est devenue le principal mode de prestation de soins pendant la pandémie de Covid-19. Cette étude du célèbre hôpital Johns Hopkins (Baltimore, États-Unis) s’est intéressée à l'impact de la télémédecine sur l'accès aux soins des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) en comparant la proportion de PVVIH engagés dans des soins avant et pendant la pandémie de Covid-19. Il s’agit d’une analyse observationnelle des patients inscrits dans une cohorte monocentrique de patients d'une clinique urbaine de sous-spécialité VIH et affiliée à un centre universitaire. En raison de la pandémie de Covid-19, la clinique est passée de visites en présentiel à des visites essentiellement réalisées par télémédecine. Les auteurs ont donc comparé les patients qui recevaient des soins au cours de 2 périodes. La période pré-pandémique a inclus 2 010 personnes avec ≥ 1 visite prévue entre le 1^er septembre 2019 et le 15 mars 2020. La période pandémique comprenait 1 929 personnes avec ≥ 1 visite prévue entre le 16 mars 2020 et le 30 septembre 2020. Ils ont ensuite déterminé la proportion de patients effectuant ≥ 1 de leurs visites programmées au cours de chaque période. Les résultats montrent que le taux de réalisation des visites a augmenté de manière significative, passant de 88 % avant la pandémie à 91 % pendant la pandémie (p = 0,008). La réalisation des visites s'est améliorée de manière significative pour les patients âgés de 20 à 39 ans (82 à 92 %, p < 0,001), les femmes (86 à 93 %, p < 0,001), les patients afro-américains (88 à 91 %, p = 0,002) et les patients présentant une virémie détectable (77 à 85 %, p = 0,06) pendant la pandémie. Seulement 29 % des personnes qui ont effectué ≥ 1 visite de télémédecine pendant la pandémie (n = 1 600) l'ont fait sous la forme d'une visite vidéo (par rapport au téléphone). La visite via vidéo était moins fréquente chez les plus de 60 ans (23 vs 42 %), les Afro-Américains (25 vs 46 %), les UDIV (15 vs 34 %) et les consommateurs d’héroïne ou de cocaïne (12 vs 31 %).

En conclusion, pendant la pandémie, alors que les soins étaient largement dispensés par télémédecine, la réalisation des visites s'est améliorée parmi les groupes dont l'engagement était plus faible avant la pandémie ; mais les auteurs constatent que la plupart des patients se sont limités à des visites par téléphone.