Traitement par dose unique d'amphotéricine B liposomale pour la méningite à cryptocoques
Dans cet essai de phase III randomisé, contrôlé et de non-infériorité mené dans 5 pays africains, ont été randomisés (1:1) des adultes séropositifs au VIH atteints de méningite cryptococcique pour recevoir soit une dose unique élevée d'amphotéricine B liposomale (10 mg par kilogramme de poids corporel) à J1 + 14 jours de flucytosine (100 mg/kg/j) et de fluconazole (1 200 mg/j) (n = 407), soit le traitement actuel recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) (désoxycholate d'amphotéricine B – 1 mg par kilogramme par jour + flucytosine – 100 mg par kilogramme par jour pendant 7 jours, puis fluconazole – 1 200 mg par jour pendant 7 jours) (groupe contrôle ; n = 407). Le principal critère d'évaluation était le décès, toutes causes confondues, à 10 semaines ; l'essai avait la puissance nécessaire pour démontrer la non-infériorité avec une marge de 10 points de pourcentage. Au total, 844 participants ont été randomisés ; 814 ont été inclus dans la population en ITT. Après 10 semaines, des décès ont été signalés chez 101 participants (24,8 % [IC95 : 20,7-29,3]) dans le groupe amphotéricine B liposomale et 117 (28,7 % [IC95 : 24,4-33,4]) dans le groupe témoin (différence, −3,9 points de pourcentage) ; la limite supérieure de l'IC95 était de 1,2 point de pourcentage (dans la marge de non-infériorité ; p < 0,001) (figure).


La clairance fongique du liquide céphalorachidien était de −0,40 log10 unités formant colonie (UFC) par millilitre par jour dans le groupe amphotéricine B liposomale et de −0,42 log10 UFC par millilitre par jour dans le groupe témoin. Moins de participants ont présenté des effets indésirables de grade 3 ou 4 dans le groupe amphotéricine B liposomale que dans le groupe témoin (50,0 % versus 62,3 % ; p < 0,001), en particulier pour les anémies de grade 4 (2,9 % versus 14,7 % ; p < 0,001). En conclusion, cette étude montre que l'amphotéricine B liposomale en dose unique associée à la flucytosine et au fluconazole n'était pas inférieure au traitement recommandé par l'OMS pour la méningite cryptococcique associée au VIH et était associée à moins d'effets indésirables – en particulier hématologiques.







