Une rentrée automnale très virale
De mémoire d’infectiologue, on a peu connu de rentrées automnales aussi virales. Au-delà du VIH, pour lequel les objectifs de rattrapage de l’impact négatif de la crise sanitaire liée au Covid sont toujours d’une cruelle actualité, et dans l’attente de la mise en perspective et en pratique des 28 actions prévues dans la stratégie nationale de santé sexuelle (SNSS) pour 2021-2024, cette rentrée est placée sous le signe des virus. Virale, avec la réémergence du virus Ebola en Ouganda, mais cette fois-ci avec une souche non représentée jusque-là, la souche soudanaise, particulièrement résistante aux vaccins actuellement disponibles. Il y a aussi la circulation du virus de la poliomyélite dans les eaux usées, tel que décrite à Londres, et la réémergence des cas dans à peu près une quinzaine de pays ; la 8e vague de Covid-19, avec le variant Omicron-BA5 et la décrue de l’épidémie de monkeypox actuellement observé sous l'effet de la vaccination et des modifications comportementales.
Dans cette nouvelle livraison de “Sur le vif”, nous reviendrons sur certains de ces aspects viraux, notamment avec la belle publication européenne sur les manifestations cliniques de la variole du singe sur 528 infections. Mais aussi avec la communication brève de nos collègues de la Pitié-Salpêtrière, à propos du cas potentiel de transmission du virus monkeypox de l’homme au chien, qui a agité les vétérinaires et la presse grand public durant l’été et dans l’attente de complément d’investigation, tant il semblerait que ce soit un simple portage du virus et non une infection de l’homme au chien.
Il sera aussi question de l’actualité sur la PrEP, avec une sous-étude de l’essai HPTN082 chez les adolescentes et jeunes femmes d’Afrique australe et orientale : contrairement aux idées reçues, il s’avère que celles-ci sont capables d’utiliser la PrEP pendant les périodes de risque avec un indicateur d’adhésion efficace du point de vue de la prévention. De PrEP il sera aussi question, avec le retour sur les premiers résultats publiés de l’étude ANRS-Prévenir par Jean-Michel Molina et al., qui confirme l’intérêt de la PrEP à la demande comme alternative à la PrEP en continu chez les HSH.
Côté traitement du VIH, est évoquée une étude italienne qui se penche sur la question récurrente de l’association entre prise de poids et traitement par inhibiteur d’intégrase. Il est question également du suivi post-partum du dolutégravir comparé à l’efavirenz dans l’étude Dolphin-2, en miroir d’une étude sur les rapports entre dolutégravir et grossesse dans une comparaison nord-américaine publiée dans le New England Journal of Medecine. Enfin, le très copieux cas clinique de cette édition permettra de refaire le point sur les liens entre cancers non classant sida et VIH, avec un effort de didactisme particulièrement aidant de Jean-Luc Meynard.







