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Infections entériques transmissibles par voie sexuelle : les HSH particulièrement exposés

D'après Mitchell H, Hughes G, Curr Opin Infect Dis 2018;31(1):50-6.

Les infections entériques peuvent se transmettre sexuellement, en particulier chez les sujets ayant des relations sexuelles orales ou anales. Cette étude, parue en début d'année, montre que la fréquence est en augmentation chez les HSH et est souvent associée à une augmentation de la résistance aux traitements. Parmi les facteurs de risque, on retiendra les partenaires sexuels multiples, les rapports entre partenaires VIH+ séroconcordants sans préservatif, certaines pratiques sexuelles (fist, sex toys…)  et la consommation de drogues (méthamphétamine, GHB…) au cours de rapports sexuels de groupe. Quelles sont les infections les plus fréquentes ? L'hépatite A, avec des souches inhabituelles de génotype 1A (RIVM_HAV16_090, VRD_521_2016 et, plus rarement, V16_25801), est en recrudescence, mettant l'accent sur la nécessité de la vaccination. Pour la shigellose, des cas ont été rapportés chez des sujets revenant de zones d'endémie (Afrique, Asie, Amérique latine), mais des cas sporadiques ont également été décrits (Shigella sonnei et Shigella flexneri) chez des HSH, avec là aussi une association retrouvée avec des pratiques sexuelles de groupe, le fist et la consommation de drogues (chemsex). Le traitement de ces infections à Shigella non compliquées comporte, en première ligne, la ciprofloxacine (azithromycine, ceftriaxone en 2e intention). Des cas de diminution de la sensibilité aux antibiotiques ont été décrits (azithromycine et/ou ciprofloxacine) et, plus récemment, un cluster de S. sonnei multirésistant producteur de bêtalactamase. Une situation qui pourrait devenir préoccupante, même si la sensibilité aux quinolones reste préservée. Des cas d'infection à Entamoeba histolytica, un protozoaire fréquemment retrouvé dans les zones à faible niveau d'infrastructures sanitaires (responsable d'amibiase avec possible dysenterie et/ou abcès hépatique), ont été recensés dans des pays développés (Japon, Taïwan, Australie), tous survenus chez des HSH VIH+, de même que des cas d'amibiase invasive à Barcelone (la moitié des cas concernait des HSH VIH+ avec IST associées). Enfin, des clusters de Campylobacter spp. (C. coli, C. jejuni et C. fetus) ont été signalés chez des HSH au Canada, la plupart arborant une résistance à au moins 2 antibiotiques dont l'érythromycine, la ciprofloxacine ou les tétracyclines. La aussi, des facteurs de risque ont été retrouvés : infection par le VIH, sexe sur internet, partenaires sexuels multiples…


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