Les troubles anxieux généralisés présents chez près de 20 % des PVVIH
Cette étude nord-américaine (réalisée à partir des données du MMP : Medical Monitoring Project) a inclus 3 654 personnes vivant avec le VIH (PVVIH) sur la période 2015-2016 afin d’évaluer la prévalence des symptômes d’anxiété généralisée grâce à l’échelle GAD-7 (Generalized Anxiety Disorder Scale : 7 items évaluant la sévérité des symptômes sur les 2 semaines passées, avec un score total allant de 0 à 21 – un score ≥ 10 définit l’anxiété généralisée). Les résultats montrent que près de 20 % (19 %) des PVVIH présentent ce type de symptômes, la prévalence en étant significativement plus élevée chez les femmes, en cas de précarité sociale, et chez les sans domicile fixe. Le handicap accroît le risque d’anxiété (33 % versus 8 %) de même que les violences sexuelles (43 versus 19 %). Les scores de stigmatisation vis-à-vis de l’infection par le VIH sont également plus élevés chez ces personnes souffrant de troubles anxieux (55 % versus 35 %). Ils sont significativement associés à une moindre prescription (p = 0,030) et une moins bonne adhérence (p < 0,001) aux antirétroviraux, à une diminution du maintien dans le soin (p = 0,024) et à de plus grandes difficultés à obtenir une CV indétectable (p = 0,001). L’association avec la dépression est bien entendu plus fréquente (74,0 % versus 10,5 %, p < 0,001) de même que le tabagisme (50,6 % versus 32,2 % ; p < 0,001). Pour autant, ces patients souffrant d’anxiété ne consultent pas plus les services spécialisés de façon régulière, alors qu’ils ont plus recours aux services d’urgences et aux hospitalisations. Il a également été retrouvé dans cette étude une prévalence significativement supérieure des rapports non protégés (9 % versus 6 % ; p = 0,018), ce qui accroît le risque de transmission. Les auteurs concluent à la nécessité du dépistage et d’une prise en charge appropriée de ces troubles anxieux généralisés.