Envoyer à un confrère
Merci de saisir l’e-mail de votre confrère :
Pas d’intérêt pour la morphine à libération prolongée dans l’essoufflement chronique de la BPCO
La morphine régulière à faible dose pourrait soulager l’essoufflement chronique, mais les données sur la sélection des patients, l’efficacité et la dose optimale sont contradictoires ou inexistantes. Il s’agit d’une étude multicentrique (Suède, Royaume-Uni, Australie) de phase III, en double aveugle, contrôlée par placebo, chez des patients souffrant de BPCO et d’essoufflement chronique (score mMRC 3-4), randomisés (1:1:1) pour recevoir quotidiennement de la morphine orale à libération prolongée (LP) à 8 mg, 16 mg ou un placebo. Après 1 et 2 semaines, les participants ont été à nouveau randomisés (1:1) pour ajouter soit de la morphine LP 8 mg, soit un placebo. Le critère d’évaluation principal était l’intensité du pire essoufflement (dans les 24 h précédentes) après 1 semaine. Les critères d’évaluation secondaires comprenaient les pas quotidiens (actigraphie), l’état fonctionnel, l’anxiété ou la dépression, la qualité de vie liée à la santé et les événements indésirables, après 1 et 3 semaines. Au total, 156 patients atteints de BPCO (48 % de femmes) ont été randomisés pour recevoir quotidiennement 8 mg de morphine (n = 55), 16 mg (n = 51) ou un placebo (n = 50) pendant la première semaine et analysés en intention de traiter. Les groupes de traitement après 3 semaines étaient : morphine 8 mg (n = 39), 16 mg (n = 52), 24 mg (n = 40), 32 mg (n = 12), ou placebo (n = 13). Les caractéristiques à l’inclusion étaient comparables entre les groupes. Le critère principal d’évaluation de la pire dyspnée après 1 semaine était similaire avec la morphine par rapport au placebo, différence moyenne de –0,25 (IC95 : –0,83 ; 0,33) sur une échelle d’évaluation numérique de 0 à 10 (figure).
Les critères d’évaluation secondaires étaient également par groupe de traitement après 1 et 3 semaines. En revanche, la morphine a augmenté les effets indésirables, y compris les effets indésirables graves. Ce sont donc des résultats négatifs pour cette étude : la morphine n’a pas amélioré de façon systématique l’essoufflement, l’activité physique ou d’autres résultats secondaires, avec un profil de tolérance en sa défaveur.