Les essentiels (8)

Vacciner les garçons contre le virus HPV, un choix dans de nombreux pays

Les taux de couverture vaccinale sont très élevés dans de nombreux pays qu’ils aient choisi une vaccination en milieu scolaire, comme l’Angleterre et l’Australie, ou non, comme l’Espagne et le Portugal. Nombre d’entre eux ont un programme de vaccination qui concerne aujourd’hui autant les filles que les garçons. Le Dr François Vié le Sage, pédiatre, qui présentait la session du Pr Robert Cohen, replaçait la stratégie française dans ce contexte international. La couverture vaccinale HPV chez les jeunes filles en France augmente très progressivement depuis 2015, mais l'idéal serait d'atteindre un seuil équivalent à celui de nos voisins pour assurer une bonne protection de la population. Des discussions en cours pour une vaccination des garçons en FranceLe taux de couverture vaccinale des filles en France…

Les modifications de comportement sexuel impactent le risque de transmission HPV

Dans le monde, plus de 630 000 cancers sont attribuables au virus HPV (Human Papillomavirus). Bien que dans 90 % des cas notre système immunitaire élimine spontanément les virus HPV, cette infection est l’infection virale sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente. Au total, environ 75 % des hommes et des femmes sexuellement actifs seront infectés par un type d’HPV au cours de leur vie. Une des sessions qui ouvraient le congrès Eurogin 2019 examinait le lien entre l’évolution du comportement sexuel et le risque de transmission du virus HPV. Alors que dans la population générale, le risque de transmission génitale du virus HPV est de 4 cas pour 100 hommes par mois et de 2 à 3 cas pour 100 femmes par mois, ce risque tend à augmenter au regard de l’évolution des pratiques sexuelles dans notre société.…

Le virus HPV impliqué dans les cancers et l’infertilité chez les hommes

Aux États-Unis, 33 369 cancers liés au virus HPV sont diagnostiqués en moyenne chaque année dont 1/3 chez les hommes, soit 12 080 cas. L’absence de dépistage et un diagnostic souvent tardif (stade avancé) des cancers liés au HPV chez l’homme entraînent souvent un taux de mortalité plus élevé que chez les femmes. Paolo Bonanni, professeur de santé publique à l’université de Florence (Italie), a rappelé lors de cette session que plusieurs études avaient démontré une réduction de la prévalence de l’infection à HPV chez les femmes et les hommes grâce à la stratégie de vaccination de certains pays. En effet, l’inclusion des garçons dans un programme de vaccination a un effet direct en réduisant les cancers anogénitaux chez les hommes, mais également chez les femmes de façon indirecte. La vaccination universelle…

Quelle prise en charge des infections HPV tardives chez les femmes ?

Les papillomavirus humains sont à l’origine de la majorité des cancers anogénitaux et d’une fraction importante des cancers de l’oropharynx. Jusqu’à maintenant, l’histoire naturelle des HPV a été principalement étudiée chez la femme jeune, âgée de 16 à 26 ans. Peu de données sont disponibles pour les femmes entre 27 et 45 ans. Plusieurs études présentées au congrès remédiaient à cette situation.Les résultats présentés par le Pr Suzanne Garland, Royal Women’s Hospital et université de Melbourne (Australie), ont évalué les facteurs de risque associés à un risque élevé de nouvelle infection à HPV chez des femmes âgées de 24 à 45 ans. Les plus importants sont une vie sexuelle active précoce (avant 17 ans), un nombre de partenaires supérieur à 4, au moins 2 ou 3 partenaires différents dans les 6 derniers mois, ne…

Améliorer l’efficacité du dépistage du cancer du col de l’utérus HPV-induit en France

En France, environ 3 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus (CCU) sont diagnostiqués chaque année et sont responsables d’environ 1 100 décès. L’âge moyen au moment du diagnostic est de 51 ans et de 64 ans au décès. Chaque année, le dépistage aboutit à environ 235 000 cytologies anormales (frottis) et à environ 31 000 lésions précancéreuses ou cancéreuses. Avec un dépistage optimisé, on estime que 80 % des CCU pourraient être évités. Quelles sont les pistes d’amélioration en France ?Depuis les années 1990, le taux de mortalité du CCU diminue régulièrement. Cependant, pour les femmes les plus âgées, les courbes d’incidence et de mortalité se rejoignent comme si le dépistage faisait défaut (figure 1), c’est-à-dire que la mortalité due à ce cancer est aussi élevée, voire plus élevée que le nombre de nouveaux…

Focus sur les cancers anaux HPV-induits

Le cancer anal est de moins en moins rare et a un retentissement majeur sur la qualité de vie des patients. Son incidence est en forte augmentation : 1 à 3 cas/100 000 en France. La prévalence de l’infection HPV anale est plus élevée chez les personnes porteuses du VIH, un élément à prendre en compte pour un meilleur suivi et une bonne prise en charge de ces patients.Le dépistage du cancer anal n’est pas aisé. Il existe une seule recommandation en France. Il s’agit du rapport Morlat de 2017, concernant le suivi des patients porteurs du VIH, qui préconise notamment un dépistage par examen proctologique avec anuscopie de tous les patients atteints du VIH avec des antécédents de lésions HPV anogénitales, et un examen proctologique en cas de symptôme anal tel que douleur, saignement ou tuméfaction. Favoriser…

Bénéfice d’une vaccination HPV en post-chirurgie des lésions précancéreuses du col de l’utérus

Lorsque des lésions précancéreuses du col de l’utérus dites de haut grade, appelées CIN 2+ (pour néoplasies cervicales intraépithéliales de grade 2), sont détectées chez une patiente, elles sont en général traitées par une intervention chirurgicale appelée conisation. Ce traitement, réalisé sous anesthésie locale ou générale, consiste à découper en forme de cône les petites régions du col de l’utérus lésées. La question posée dans l’une des sessions du congrès était de réfléchir sur la manière de prévenir une réapparition de lésions liées aux HPV chez ces patientes.Actuellement en France, environ 25 000 femmes par an sont traitées pour ces lésions de haut grade CIN2+. Environ 10 % de ces patientes demeurent HPV+ 2 ans après leur chirurgie, avec un risque de récidive de 6,6 %. Leur risque de développer un cancer…

Vaccination : rétablir et renforcer une information juste

La façon de communiquer joue un rôle crucial quand on veut réétablir la confiance face à un enjeu de santé publique, tel que la vaccination dans sa globalité. Il est nécessaire de faire très attention aux mots utilisés. D’autant plus que le fort développement d’Internet et celui des réseaux sociaux sont des outils qui favorisent et accélèrent la désinformation. Une session rappelait l’importance de maintenir une information juste. Dans certains pays comme les États-Unis, des articles sont très virulents contre la vaccination, et utilisent des expressions chocs comme “partir en guerre contre la vaccination”. Ces articles ou ces vidéos proviennent souvent de blogs personnels ou encore de mouvements antivaccinaux. Une publication de 2018 (1) a classé ces mouvements antivaccination en 4 groupes principaux :les…

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