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Efficacité de l’olanzapine dans la prévention des nausées et vomissements induits par la chimiothérapie


L’olanzapine, un médicament antipsychotique normalement utilisé dans le traitement de la schizophrénie, a été étudié pendant plusieurs années pour ses propriétés antiémétiques. Plusieurs études ont déjà documenté une bonne efficacité dans la réduction du risque de vomissements liés à la chimiothérapie, mais l’utilisation du médicament, à la dose initialement testée de 10 mg, est caractérisée par une incidence non négligeable de sédation. 

L’essai randomisé de phase III mené par H. Hashimoto et al. (1) était en double aveugle a évalué l’efficacité de l’olanzapine à la dose de 5 mg. Les patients randomisés dans le bras expérimental ont reçu de l’olanzapine 5 mg, une fois par jour (J1-J4) en plus de la prophylaxie antiémétique standard (aprépitant, palonosétron et dexaméthasone). Les patients randomisés dans le bras contrôle ont reçu un placebo une fois par jour (J1-J4) en plus de la prophylaxie antiémétique standard (aprépitant, palonosétron et dexaméthasone).

Le critère d’évaluation principal de l’étude était la proportion de réponses complètes, définies comme l’absence de vomissements et la non-utilisation d’antiémétiques de secours, dans la phase retardée (c’est-à-dire dans la période J2-J5).

Les critères d’évaluation secondaires étaient le contrôle complet (c’est-à-dire, en plus de la réponse complète, également l’absence de nausées supérieures à 1 sur une échelle de 0 à 4), et le contrôle total (c’est-à-dire, en plus de la réponse complète ci-dessus, l’absence totale de nausées), ainsi que la tolérabilité du traitement.

710 patients ont été traités, dont 356 ont été assignés au bras expérimental et 354 au bras de contrôle.

Dans la phase retardée (24-120 heures), la proportion de patients ayant obtenu une réponse complète était de 79 % dans le groupe expérimental et de 66 % dans le groupe de contrôle. Dans la phase aiguë (0-24 heures), la proportion de patients ayant obtenu une réponse complète était de 95 % dans le groupe expérimental et de 89 % dans le groupe contrôle. Sur l’ensemble de la période (0-120 heures), la proportion de patients ayant obtenu une réponse complète était de 78 % dans le groupe expérimental et de 64 % dans le groupe de contrôle (figure).

RDP2-3eNL-Dia1-V2

Le traitement à l’olanzapine a été associé à une plus grande proportion de patients ayant un contrôle total et complet que les patients du bras contrôle. En détail, dans la phase retardée, le contrôle complet a été obtenu dans 78 % contre 64 %, et le contrôle total dans 60 % contre 50 %. Sur l’ensemble de la période, le contrôle complet a été réalisé dans 76 % des cas contre 61 %, et le contrôle total dans 59 % des cas contre 48 %.

Le délai avant défaillance antiémétique (entendue comme la survenue d’un épisode de vomissement ou la nécessité de prendre un médicament antiémétique de secours) était nettement meilleur dans le groupe de patients traités à l’olanzapine (HR = 0,544 ; IC95 : 0,410-0,723 ; p < 0,0001).

Un pourcentage plus élevé de patients a signalé des cas de somnolence dans le groupe olanzapine, bien que l’incidence de somnolence grave n’ait été significativement plus élevée que le premier jour, et non les jours suivants. 

Globalement le traitement a été globalement bien toléré, en termes d’incidence globale des effets indésirables par rapport au groupe contrôle : une constipation de grade 3 et une somnolence de grade 3 ont été signalées dans le groupe expérimental comme étant liées au traitement à l’olanzapine (tableau).

RDP2-3eNL-Dia2-v2

Ce que cet article apporte à ma pratique :

  • L’olanzapine est un médicament efficace dans la réduction du risque de vomissements liés à la chimiothérapie, mais la dose initialement testée de 10 mg, est caractérisée par une incidence non négligeable de sédation.
  • Dans cette essai l’olanzapine, à une dose de 5 mg, en combinaison avec l’aprépitant, le palonosétron et la dexaméthasone, a donné de meilleurs résultats, ce qui a permis de réduire l’incidence des nausées, tant dans la phase aiguë que dans la phase retardée.
  • La tolérance, notamment neurologique, à l’olanzapine est globalement correcte, avec un seul épisode de somnolence de grade 3.

À retenir : L’olanzapine 5 mg associée à l’aprépitant, au palonosétron et à la dexaméthasone pourrait constituer un nouveau traitement antiémétique standard chez les patients subissant une chimiothérapie à base de cisplatine.



Références

1. Hashimoto H et al. Olanzapine 5 mg plus standard antiemetic therapy for the prevention of chemotherapy-induced nausea and vomiting (J-FORCE): a multicentre, randomised, double-blind, placebo-controlled, phase 3 trial. Lancet Oncol 2020;21(2):242-9.


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