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Immunothérapie et cancers chez les patients infectés par le VIH


Les patients atteints du VIH courent toujours un risque accru de développer différents types de cancer, notamment le cancer du poumon. En effet, le cancer est l’une des principales causes de décès pour plus de 37 millions de personnes dans le monde VIH+. 

L’immunothérapie peut être bénéfique dans le traitement des cancers associés au VIH ; cependant, les personnes VIH+ ont souvent été exclues des essais cliniques qui testent des immunothérapies.

Dans cet article, T. Uldrick et al. (1) présentent les résultats d’une étude de phase I sur le pembrolizumab (200 mg toutes les 3 semaines jusqu’à 35 doses avec traitement antirétroviral continu) chez des patients atteints du VIH et d’une tumeur solide métastatique ou localement avancée. Les principaux critères d’exclusion étaient : un taux de lymphocytes T CD4+ supérieur ou égal à 100 cellules/μL (si < 200 cellules/μL, un rapport CD4 sur CD8 > 0,4 était requis), une thérapie antirétrovirale efficace pendant au moins 4 semaines avec une charge virale inférieure à 200 copies/mL. Les patients ont été répartis dans 3 cohortes (jusqu’à 12 patients par cohorte) en fonctions du taux de lymphocytes T CD4+ : 

  • cohorte 1, 100 à 199 lymphocytes T CD4+/μL ; 
  • cohorte 2, 200 à 350 lymphocytes T CD4+/μL 
  • et cohorte 3, supérieure à 350 lymphocytes T CD4+/μL. 

L’objectif principal était l’évaluation de la sécurité et la tolérance. Au total, 30 participants étaient recrutés, dont 6 dans la cohorte 1 et 12 dans chacune des cohortes 2 et 3. Le nombre médian de cycles du pembrolizumab était de 5 (intervalle de 1 à 32). Les événements indésirables (EI) les plus fréquents, observés chez au moins 20 % des participants, comprenaient l’anémie (13 %), la fatigue (10 %), les nausées (7 %) et l’hypothyroïdie (8 %). Les EI graves étaient généralement attribués aux complications de la maladie tumorale. Un participant fortement prétraité avec un sarcome de Kaposi a développé une virémie et des symptômes inflammatoires marqués du KSHV (Kaposi Sarcoma Herpes Virus) et il est décédé. Le pembrolizumab en monothérapie ne semble pas avoir d’effet délétère sur le taux de lymphocytes T CD4+ (figure 1) et les charges virales sont demeurées inférieures à la limite de détection chez 23 participants (77 %). Des avantages cliniques définis par le protocole ont été notés chez 5 participants (17 %) dans les 3 cohortes. Parmi les meilleures réponses, on notait une réponse complète et durable chez un participant atteint d’un cancer du poumon (figure 2).

6-Revue de presse VIH Matteo Giaj Levra-dia1-V2

6-Revue de presse VIH Matteo Giaj Levra-dia2-V2

Les données de cette étude confortent l’utilisation d’anticorps monoclonaux ciblant la voie PD-1 chez les patients VIH+ sous traitement antirétroviral et avec un taux de lymphocytes T CD4+ de plus de 100 cellules/μL pour les tumeurs pour lesquels il existe une indication à une immunothérapie.

Ce que cet article apporte à ma pratique :

  • Aujourd’hui le cancer est une des principales causes de décès chez les patients VIH+.
  • L’immunothérapie peut être une option thérapeutique pour ces patients, mais ils ont souvent été exclus des essais cliniques de phase III.
  • Cette étude de phase I a démontré la sécurité et la tolérance du pembrolizumab chez 30 patients VIH atteints d’une tumeur solide.
  • Anémie, fatigue, nausées et hypothyroïdie étaient les EI les plus fréquemment décrits, sans EI graves liés au pembrolizumab.
  • Le pembrolizumab en monothérapie ne semble pas avoir d’effet néfaste sur la numération des lymphocytes T CD4+ et la charge virale.
  • Les anticorps monoclonaux ciblant la voie PD-1 peuvent être une option thérapeutique chez les patient VIH+ sous traitement antirétroviral avec un taux des lymphocytes T CD4+ de plus de 100 cellules/μL.
  • IO et VIH : c’est possible dans les CPNPC.

Références

1. Uldrick TS et al. Assessment of the safety of pembrolizumab in patients With HIV and advanced cancer— A phase 1 study. JAMA Oncol 2019;5(9):1332-9.


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