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Étude Diaspersot : aspergilloses invasives (AI) chez les transplantés d’organe solide
Le diagnostic de l'aspergillose invasive (AI) peut être difficile chez les transplantés d'organes solides (TOS). Le pronostic varie considérablement selon le type de transplantation, et l'impact de la prophylaxie n'est pas bien défini. La cohorte Diaspersot a analysé l'impact des AI chez les TOS en Espagne au cours des 10 dernières années. Les AI prouvées et probables/putatives ont été incluses. Au total, 126 cas d'AI ont été analysés. Les incidences des AI étaient les suivantes : 6,5 %, 2,9 %, 1,8 % et 0,6 % pour les transplantations pulmonaires, cardiaques, hépatiques et rénales, respectivement (figure).
Les critères EORTC/MSG n'ont confirmé que 49,7 % des épisodes. Le signe de l'arbre dans le bourgeon ou les infiltrats en verre dépoli étaient présents chez 56,3 % des patients, tandis que le galactomannane sérique (indice de densité optique > 0,5) était positif chez 50,6 % des patients. Au total, 41,3 % ont reçu un traitement antifongique combiné (voriconazole + amphotéricine B en nébulisation ou voriconazole + échinocandines). La plupart des patients (n = 85, 67,4 %) ont reçu du voriconazole (1er choix chez 63,5 % des patients). L’amphotéricine liposomale B a également été utilisée chez 46 patients (36,5 %) et en 1er choix chez 25,4 % des patients. L’isavuconazole, compte tenu de la période de l’étude, a quant à lui été administré chez 5 patients (3,9 %). La mortalité globale à 3 mois était significativement plus faible (p < 0,001) chez les transplantés pulmonaires (14,8 %) que chez tous les autres transplantés (globalement : 48,6 % ; rein : 52,0 % ; foie : 58,3 % ; cœur : 31,2 %, et combiné : 42,9 %). 54 % des épisodes sont survenus malgré l'administration d'une prophylaxie antifongique, et dans 10 % des cas, l'infection s'est produite pendant la période de prophylaxie, qui comportait de l'amphotéricine en nébulisation (chez les transplantés pulmonaires) et des échinocandines (chez les autres). En conclusion, les critères de diagnostic de l’AI, appliqués aux patients TOS, peuvent différer de ceux établis en hématologie. L'AI chez les transplantés pulmonaires a une incidence plus élevée, mais est associée à un meilleur pronostic que pour les autres transplantés. Une association d’antifongiques est fréquemment utilisée pour traiter Ies AI chez les patients TOS et la prophylaxie nécessite d’être optimisée au sein de cette population.