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Infections fongiques et transplantation : un terrain propice ?
La survenue d’une infection chez le transplanté d’organe solide (TOS) est un événement fréquent [1]. Plus de la moitié des 3 541 receveurs de TOS (55 %) ont présenté un ou plusieurs épisodes infectieux au cours de la 1re année de suivi post-transplantation. Les infections bactériennes et virales sont majoritairement observées, mais il faut garder présent à l’esprit la survenue d’une infection fongique (7,5 %). Candida spp. y apparaît majoritairement, en particulier dans les infections digestives du transplanté hépatique. Cette édition fait le point sur d’autres infections fongiques plus rares observées chez les transplantés, mais au pronostic redoutable. La mise à disposition de médicaments moins générateurs d’interactions avec les immunosuppresseurs permet également d’en appréhender la thérapeutique différemment.
Ainsi, pour l’aspergillose invasive (AI), les données de la cohorte Diaspersot [2], montrent que l’AI a une incidence plus élevée chez les transplantés pulmonaires et que la prophylaxie mériterait d’être mieux optimisée dans cette population.
Parmi les molécules utilisées dans le traitement des infections fongiques, une des spécificités concerne les interactions avec les immunosuppresseurs et la toxicité rénale chez des patients ayant souvent une altération de la fonction rénale. Peu de données sont disponibles chez les TOS sur l’utilisation de l’isavuconazole. En ce sens, les données détaillées de l’étude Isasot présentée dans cette édition sont rassurantes sur son efficacité et sa tolérance [3].
Parmi les agents fongiques responsables d’atteinte pulmonaire, Pneumocystis jirovecii occupe une place à part. Dans une méta-analyse étudiant les facteurs de risque de PCP chez les TOS, il est montré que le rejet aigu, une maladie à CMV, une lymphopénie < 500/mm3, une maladie à BK virus, l’utilisation du rituximab sont des facteurs de risque associés au risque de développer une PCP.
Vous trouverez également dans cette édition un cas clinique didactique d’un SDRA chez un transplanté hépatique et une interview du Pr F. Saliba sur les spécificités des infections fongiques chez le transplanté hépatique.
Références
1. Delden C et al. Burden and timeline of infectious diseases in the first year after solid organ transplantation in the Swiss Transplant Cohort Study. Clin Inf Dis 2020;71(7):e159-69.
2. Gioia F et al. Invasive aspergillosis in solid organ transplantation : diagnostic challenges and differences in outcome in a spanish national cohort (Diaspersot study). Mycoses 2021;64:1334-45.